
Vanessa Stettinger
- FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES SOCIALES ET DES TERRITOIRES
- DEPARTEMENT DES SCIENCES SOCIALES
Présentation
Dans le prolongement de mes recherches sur les vendeurs de journaux et les mendiants du métro parisien, je m’intéresse depuis une quinzaine d’années à la vie privée des familles vivant dans une grande pauvreté et confrontées à l’intervention sociale. Mes recherches portent sur les différentes formes de pauvreté – économiques, territoriales, scolaires, culturelles, relationnelles, corporelles – et sur leurs effets sur les parents et les enfants qui les éprouvent souvent depuis le plus jeune âge.
À partir d’une ethnographie au long cours, je mets en avant l’instabilité et la désarticulation des liens familiaux, conjugaux, mais aussi parentaux et fraternels. Je souligne ainsi le travail et l’énergie requis, notamment par les mères, pour réparer et recomposer ces liens, défaits par l’absence pratique ou désarticulés par l’intervention institutionnelle.
Grâce à une enquête centrée sur les parents et les enfances, plusieurs axes de réflexion ont émergé, alimentant mes travaux en cours sur la construction de la vie familiale dans un tel contexte : la vulnérabilité familiale, génératrice de tensions et de violences ; les différences de genre face à la pauvreté ; la signification de grandir dans la pauvreté, notamment au regard de la place de l’école et de la question de la santé mentale des enfants ; ainsi que la réception de l’intervention sociale.
Différents champs de la sociologie sont ainsi mobilisés et mis en dialogue, notamment ceux de la pauvreté, des vulnérabilités, des classes populaires, du genre, de l’intervention sociale (notamment la protection de l’enfance) et de la santé mentale.