Garik Galstyan
Axes de recherche
L’axe n° 5 « Pouvoirs, Sociétés, Cultures » (CECILLE)
Le modèle fédéral russe
Les recherches que je mène au sein du laboratoire CECILLE s'inscrivent dans l’axe n° 5 « Pouvoirs, Sociétés, Cultures » qui regroupe des chercheurs travaillant sur de nombreuses aires géographiques dont la Russie et l'espace postsoviétique. Cet axe encourage et valorise les recherches transversales et comparatives entre les aires géographiques de référence autour de thématiques communes comme les relations entre centre et périphérie, domaine de recherche priorisé lors du dernier contrat. Dans le cadre de cette thématique phare, j'ai mené des études sur les particularités et la nature du fédéralisme russe depuis la chute de l'Empire russe en 1917. Sont traitées les dimensions politique, économique et socioculturelle du modèle fédéral russe. L'évolution de ce dernier après la dissolution de l'URSS est analysée en deux périodes distinctes. Pendant la première décennie postsoviétique (1991-1999), le modèle de fédéralisme décentralisé mis en place par Eltsine (« unité par la diversité ») s'est distingué par une répartition inédite du pouvoir entre le Centre fédéral et les régions afin d'éviter la dislocation du pays. L’arrivée au pouvoir de Poutine (2000) a marqué le début de la centralisation du pouvoir (construction de la « verticale du pouvoir ») pour des raisons dites sécuritaires. L'évolution du modèle fédéral russe, qui est encore loin d’avoir pris sa forme finale, reste toujours au centre de mes recherches et de mes enseignements sur lesquelles ils sont adossés. Les résultats des recherches transparaissent dans mes multiples interventions sur ce sujet d'actualité : organisation de journées d'études, communications, introduction de cycles de séminaires et de cours réguliers au niveau du Master.
Histoire environnementale dans l'espace postsoviétique
Vu les problématiques sur lesquelles je travaille, j'ai été invité, en 2014, à participer à un projet ANR franco-allemand EcoGlobReg « Histoire environnementale du temps présent : l’Union soviétique et les États successeurs, 1970-2000 ». Ayant déjà travaillé sur la migration écologique en Géorgie, j'ai réalisé de nouvelles études sur les problèmes environnementaux et les mouvements écologistes en Arménie et dans la région caspienne (Kazakhstan, Daghestan). Sont traités les contextes de l'apparition du mouvement écologiste depuis les années 1970, l'écologisation et la désécologisation rapide de la politique et de la société depuis les années 1990 (le cas arménien) ainsi que les catastrophes environnementales majeures (lac Sevan, bassin de la Caspienne). Deux missions d'une durée totale de deux mois ont été réalisées ainsi que plusieurs communications dans le cadre de journées d'études, de séminaires mais aussi de cours destinés aux étudiants en Master et en doctorat. Un ouvrage personnel est en cours de publication début 2019. Par ailleurs, l'écologie politique est actuellement porteuse de nouveaux projets de l'axe n° 5 du laboratoire CECILLE et, dans le sens plus large, c'est aussi une thématique centrale de l'Université de Lille. Je participe à des séminaires transversaux de M2/doctorat intitulés « La planète en mouvement – regards croisés sur les questions environnementales » en lien avec le Hub 2 de l’I-Site « Science for a changing planet » mis en place.
La réécriture des histoires nationales
La relecture des histoires nationales et impériales, l'invention de nouveaux mythes nationaux dans les États issus de l'implosion de l'URSS restent au cœur de mes recherches et sont intégrées dans mes enseignements. Sont analysées les tendances principales (coloration ethnique, politisation de l'histoire, racines mythifiées, invention de la tradition, ethno-héroïsation du passé...) qui caractérisent l’évolution des sciences historiques nationales et les nouvelles approches dans l’interprétation moderne du passé historique et de l’histoire contemporaine. Sont traités notamment les cas de l'Ukraine, de la Biélorussie, du Kazakhstan, de la Géorgie.
Courants migratoires dans l'espace postsoviétique
De nos jours, en parlant des « territoires, pouvoirs, sociétés et cultures », on ne peut pas occulter le sujet des flux migratoires qui se sont particulièrement intensifiés après la chute de l'URSS. Le phénomène migratoire est abordé sous l'angle transnational, notamment quand il s'agit de l'exode/départ massif des populations russes et russophones des anciennes périphéries impériales/soviétiques. Pour les populations concernées restées sur place, il est question de rassemblement, de constitution de diasporas, un défi nouveau pour les Russes qui, jadis peuple dominant de cet espace, n’avaient jamais été confrontés à ce type de problématique. Ma contribution au travail collectif concerne les minorités russes du Sud-Caucase et de l'Asie centrale. Toutes les thématiques évoquées sont analysées dans une optique postcoloniale/post-impériale Enfin, on ne saurait passer sous silence la question sociolinguistique, à savoir le statut de la langue russe et sa place dans les nouvelles sociétés postsoviétiques.
Institut Européen Est-Ouest (IEEO), ENS de Lyon
Les recherches menées dans le cadre de l'Institut Européen Est-Ouest (IEEO) portaient sur les deux projets : « Influence du modèle de gouvernance de l'UE sur les PECO et la CEI » (codirection, 2007-2011) et « Les mouvements migratoires dans l'espace postsoviétique » (direction, début du quinquennal 2011-2014). Dans le premier cas, il s'agissait de l'intégration du système d'enseignement supérieur arménien au processus de Bologne. La politique d'éducation est traitée selon ses trois dimensions : nationale (en matière de législation), universitaire (pour ce qui concerne la politique interne des établissements supérieurs) et sociale (quant à la demande et à l’offre). Dans le deuxième projet portant sur les flux migratoires dans l'espace postsoviétique, l'accent initial a été mis sur les risques et migrations. Ma contribution concernait les multiples facettes de la migration écologique en Géorgie. L'implication dans les projets de recherche dans le cadre de l'IEEO a abouti à des publications dont un ouvrage collectif. Les recherches dans le cadre de ces projets étaient d'autant plus importantes qu'elles ont été intégrées à l'enseignement.