La notion d'accompagnement professionnel

La notion d'accompagnement est protéiforme au sens de Maela Paul, puisque l'accompagnement peut apparaitre à différents stades de la vie professionnelle et qu'il permet de répondre à de multiples objectifs : il peut s'agir d'un accompagnement de jeunes dans les missions locales, d'un accompagnement en bilan de compétences, ou d'un accompagnement en reclassement collectif suite à un PSE, par exemple. Les objectifs peuvent être de se reconvertir, d'aller vers un retour à l'emploi, ou de faire un point sur ses compétences.

L’accompagnant et l’accompagné avancent de concert, car l’idée de cheminement prévaut sur celle de but à atteindre (Paul M, 2009), qui devient alors secondaire. Le cheminement n’est ni une marche athlétique ni une marche sportive et encore moins une course : il n’est pas une performance à atteindre. Il ressemble à une déambulation à un rythme détendu, c’est une errance sans être une promenade, une flânerie où on peut s’arrêter pour contempler.

La dimension dialogique dans la relation d’accompagnement est essentielle, puisque le fait d’être en relation découle de la parole, du récit et de la narration (Paul, 2015) : les échanges réciproques et les confrontations permettent d’installer la relation et provoquent un processus interactionnel (Pineau, 2015).

L’objectif de l’accompagnement serait de faire du sujet l’acteur de son propre changement, en l’aidant à se construire comme acteur (Poulin M 2015), c’est-à-dire de l’amener à agir directement sur lui-même ou son environnement, par une métamorphose permettant au bénéficiaire d’accéder à l’autonomie et à la liberté par sa capacité de réflexion (Paul M 2015).

L’individu passe – et la notion de « passage » est importante – d’une situation donnée à une « zone intermédiaire d’expérience », qui est constitué d’un moment de co-construction entre les deux acteurs de l’accompagnement (Poulin, M 2015).

 

Le numérique

Lorsque j’ai repris mes études en Formation Continue en 1996, à l’ESC Lille – maintenant la SKEMA -, je me suis lancé dans l’étude de l’utilisation du numérique dans les pratiques des commerciaux, et rédigé un mémoire au titre de : « le commercial, pôle de compétences et d’échanges, au cœur des nouvelles technologies » ? Je me rends compte que j’aurais pu ajouter d’ailleurs « de l’information ».

J’avais en effet remarqué, en observant mon activité et mes pratiques de commercial, ainsi que celles de certains de mes collègues itinérants, que le commercial en entreprise se situait au centre d’interactions en actes et en communications multiples et variées, entre des clients internes et des clients externes. Cela exigeait de la part du commercial de grandes capacités relationnelles, expériencielles, et mémorielles, car une grande partie de l’édifice construit sur le lien entre l’entreprise et ses clients reposait sur lui.

D’autre part, j’avais l’impression que nous étions au début d’une révolution technologique mettant en jeu une multitude de nouveaux outils et dispositifs. Il m’avait semblé que l’ensemble de ces outils et dispositifs, que j’avais qualifiés d’outils « multifonctions », s’ils étaient intégrés aux pratiques des commerciaux, pouvaient permettre de les aider dans leur activité en sécurisant les échanges interpersonnels avec leurs clients et en rationalisant leur activité.

Dès lors, le numérique a accompagné mon parcours professionnel : j’ai été formé, et je me suis également auto-formé seul aux outils et dispositifs au fur à mesure des années. J’ai toujours été acteur et moteur dans l’utilisation du numérique, incitant même mes collaborateurs à adopter de nouvelles pratiques liées de numériques, comme la gestion de l’agenda par calendrier électronique partagé, dans un esprit d’efficacité, mais également d’image. 

Le numérique continue de m'intriguer et de me questionner. Comment évolue notre société en même temps que se généralisent ces technologique et ces outils ? Jusqu'où sommes-nous prêts à faire évoluer ces outils et dispositifs ? qu'en est-il de cette intrusion toujours plus importante dans nos vies ? Quelles sont les conséquences éthiques ?