Montserrat Rangel Vicente
Axes de recherche
Organisation interne de la catégorie du nom propre
Depuis ma recherche doctorale, j’analyse la performance de la notion de prototype, en tant qu’articulation de traits typiques, pour décrire l’organisation interne de la catégorie nom propre en espagnol et en français. Suite au constat de ses écueils pour aborder l’hétérogénéité de cette catégorie, j’ai élaboré une approche graduelle alternative qui permet de structurer les noms propres s’éloignant du noyau prototypique, car ils présentent des caractéristiques qui tendent à se rapprocher des propriétés typiques du nom commun.
La performance de ce modèle descriptif a été vérifiée par son application à la configuration morphologique et à la motivation initiale du signifiant des noms propres français et espagnols. Mon intérêt par l'organisation interne de la catégorie du nom propre m'a amenée également à évaluer la pertinence de la caractérisation traditionnelle de l’anthroponyme et du toponyme en tant que sous-types prototypiques de la catégorie.
Sémantique du nom propre
L’application de mon approche descriptive graduelle à la motivation sémantico-référentielle initiale des noms propres m’amène à m’intéresser aux fonctions permettant de décrire l’hétérogénéité des noms propres concernant cette facette sémantique de leur signifiant. Je m’intéresse également à l’impact du sous-type référentiel sur l’opérativité sémantique des noms propres en général, des anthroponymes et des toponymes en particulier.
Morphologie du nom propre
L’application de l’approche descriptive graduelle aux caractéristiques formelles du signifiant des noms propres dans le cadre de ma recherche doctorale a soulevé de nombreuses interrogations. Je m’intéresse particulièrement à deux d’entre elles, qui sont intimement liées. La première a trait à la définition de la catégorie morphologique «nom propre pur», qui est utilisée traditionnellement pour caractériser les noms propres prototypiques, à savoir les anthroponymes et les toponymes monolexicaux qui font l’objet des études onomastiques. La seconde interrogation en lien avec la morphologie des noms propres que j’aborde dans mes travaux concerne les conséquences pour les formes complexes de la catégorie d’être partiellement construites à partir d’éléments qui ne font pas ou plus partie du français ou de l’espagnol actuel.
Mes travaux sur la forme des noms propres m'ont amenée également à m'interroger sur l'incidence de la configuration morpho-lexicale de leur signifiant sur leur propension à la lexicalisation, d'une part, et sur la présence de l’article défini dans l’emploi référentiel standard de certains noms propres, notamment des toponymes tels que les noms de mers, océans, îles, archîpels, montagnes et chaînes de montagnes, d'autre part.
Toponymes et lexique mental
Dans le cadre de mes travaux sur le nom propre, je m’intéresse particulièrement aux toponymes. Au cours de mes recherches les plus récentes, j'évalue deux facettes de ces formes dans une perspective psycho-cognitive. La première est la place des toponymes dans le lexique mental de la catégorie « lieux » à partir de l'analyse de tests de fluence verbale. L’objectif est d’observer quel type de lieux et quelles formes linguistiques (toponymes vs autres) active chez les sujets cette catégorie. Cela m'amène à interroger les facteurs qui interviennent dans la récupération cognitive des formes linguistiques associées à cette catégorie et ceux qui préfigurent le(s) lieu(x) prototypique(s) de différents profils de sujets. La seconde facette des toponymes que j'évalue dans une perspective psycho-cognitive a trait à la performance potentielle de ces noms propres en tant que marqueurs de la progression de la maladie d'Alzheimer.