
Marine Coeugnet
Axes de recherche
Axe 1 : Influence des caractéristiques des stimuli olfactifs

Le premier axe de ma recherche se concentre sur l’étude des caractéristiques des stimuli olfactifs et de leur impact sur l’engagement cognitif et émotionnel. Cette approche englobe l’ensemble du processus, depuis la molécule odorante jusqu’à sa perception et son intégration dans un contexte spécifique, en tenant compte des dimensions sensorielles, affectives et cognitives qu’elle mobilise.
L’objectif principal de cet axe est de mieux comprendre comment différents paramètres des stimuli olfactifs – notamment leur mode de diffusion (olfaction directe ou ambiante) et leur valence hédonique (agréable, neutre, désagréable) – influencent la perception et l’engagement dans une tâche. En explorant ces variables, cette recherche vise à identifier les conditions optimales dans lesquelles les odeurs peuvent favoriser ou entraver la concentration et la motivation.
Pour assurer une approche écologique, nous utilisons des dispositifs de diffusion réalistes, tels que les haut-parleurs olfactifs, afin de recréer des environnements olfactifs proches des situations de la vie quotidienne : l’odeur d’une boulangerie au détour d’une rue, la diffusion d’un parfum d’ambiance dans un espace de travail, ou encore l’interaction avec une personne parfumée.
L’évaluation de ces effets repose sur une approche combinant des mesures subjectives (questionnaires évaluant la perception et l’affect lié aux odeurs) et des mesures objectives, incluant l’enregistrement des réponses cérébrales (via EEG et fNIRS) et physiologiques (rythme cardiaque et respiration). Cette méthodologie permet d’examiner comment les différentes caractéristiques des stimuli olfactifs influencent la cognition et les états affectifs en temps réel.
Axe 2 : Modulation de l’effort cognitif par les odeurs sur un continuum d’engagement

Le second axe de ma recherche s’intéresse à l’influence des odeurs sur l’engagement cognitif à travers un continuum d’effort, allant de la relaxation à des tâches demandant un effort cognitif intense. L’objectif est d’examiner comment la présence d’odeurs module la perception de l’effort et les performances des individus dans différentes activités.
Dans un premier temps, nous explorons le rôle des odeurs dans des situations de relaxation, en évaluant leur capacité à favoriser un état de détente et à moduler l’activité neurophysiologique associée à la récupération cognitive. Ensuite, nous examinons l’influence des odeurs dans des tâches impliquant un effort cognitif faible, comme l’écoute active, afin de déterminer si elles peuvent améliorer l’engagement ou, au contraire, induire une distraction. Enfin, nous étudions leur impact dans des contextes d’effort cognitif intense, tels que des tâches de créativité et de concentration, où les exigences attentionnelles et la charge mentale sont accrues.
En intégrant ces différentes conditions, cette recherche vise à mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à l’interaction entre l’olfaction et l’effort cognitif, en identifiant les conditions optimales où les odeurs peuvent être bénéfiques ou, au contraire, constituer une contrainte.
Axe 3 : Exploration des mécanismes neurophysiologiques via la combinaison de l’EEG et de la fNIRS

Le troisième axe de ma recherche se focalise sur l’alliance entre l’EEG et la fNIRS pour une mesure objective de l’impact des odeurs sur l’engagement cognitif. Bien que les effets subjectifs des odeurs sur l’attention et l’effort aient été explorés, les mécanismes cérébraux sous-jacents et les ressources mobilisées restent encore mal compris. Cette approche neurophysiologique permet d’examiner comment les odeurs influencent l’activation cérébrale en temps réel, en tenant compte des dynamiques cognitives et affectives qu’elles engendrent.
Un défi majeur dans l’étude de l’influence des odeurs sur l’effort cognitif est la nécessité d’une mesure fiable et non intrusive, compatible avec des tâches impliquant différentes formes d’engagement mental. L’EEG, en fournissant une haute résolution temporelle, permet de capter les dynamiques électriques du cerveau, tandis que la fNIRS, en mesurant les variations de l’oxygénation cérébrale, apporte des informations complémentaires sur l’activité hémodynamique. L’association de ces deux techniques offre ainsi une vision plus complète des processus neuronaux impliqués dans la modulation de l’effort par les stimuli olfactifs.
Grâce à cette approche multimodale, notre recherche vise à objectiver l’effet des odeurs sur l’engagement cognitif en explorant les liens entre perception olfactive, activation cérébrale et performances comportementales.