Isabelle Bruno
Axes de recherche
Cycle actuel de recherche (depuis 2016) :
sociologie comparée des conflits d'appropriation des rivages maritimes, inégalités socio-environnementales, propriété et communs naturels
Recherche en cours | Quand la mer monte, à qui appartiennent les plages ? Sociologie comparée des conflits d’appropriation et des politiques d’aménagement des plages
Du Pérou à l’Australie, de l’Afrique du Sud à la Caroline du Nord, en passant par le Brésil ou le Liban, les conflits d’appropriation des plages se multiplient ces deux dernières décennies. Selon des configurations variables sont à chaque fois en cause les conditions sociales d’accès au rivage, c’est-à-dire l’écart entre le principe du libre accès à un espace public supposé ouvert à tous et la réalité des barrières matérielles et symboliques qui le constitue en une propriété exclusive. Or cette tension tend à s’accentuer sous l’effet d’une double pression. D’une part, un afflux démographique croissant vers le littoral à l’échelle mondiale, dont les indicateurs disponibles s’accordent à montrer qu’il est amené à s’intensifier. D’autre part une érosion côtière dont l’aggravation, sous l’effet conjugué de l’exploitation économique et du réchauffement climatique, provoque le rétrécissement voire la disparition des plages sablonneuses. La raréfaction physique de ces espaces déjà très convoités ne fait qu’exacerber la concurrence sociale pour les occuper, les exploiter, voire les posséder.
Dans ce contexte, cette recherche interroge la multiplicité des conflits d’appropriation des plages pour saisir leurs effets sur les régimes de propriété du littoral. En examinant l’hypothèse d’un mouvement contemporain d’enclosure limitant le droit d’accès au rivage, elle explore non seulement les manifestations matérielles et symboliques d’un processus global d’accaparement privatif des plages, mais aussi la conflictualité sociale qui en découle et, à travers elle, les enjeux de mémoire et les formes de vie associés au territoire côtier. Elle se propose ainsi d’apporter un nouvel éclairage sur les rapports entre formes propriétaires, accès aux espaces naturels dits "vulnérables" et inégalités socio-spatiales.
Cycle de recherche 2009-2015 :
sociologie de la quantification, généalogie du benchmarking et "statactivisme"
(texte de présentation à venir)
Cycle de recherche 2001-2008 :
sociologie de la construction européenne, stratégie de Lisbonne et Méthode ouverte de coordination (MOC)
(Texte de présentation à venir)