Chaire " Imaginaires émancipés" (2023-2028)

Ce programme de recherche se concentre sur les négociations des mutations des discours et pratiques de l’image, de la période coloniale à l’espace critique postcolonial, depuis le contexte de la décolonisation de l’Algérie. Ouvrir une autre généalogie attentive au dialogue transitionnel suscité par les indépendances africaines et les solidarités internationales pourrait être un des ancrages possibles pour penser une histoire mondiale critique des arts visuels et des mutations esthétiques en résistance.

Cette chaire veut ainsi mesurer la manière dont les artistes et les œuvres posent un droit de regards (Derrida, 1985 ; Mirzoeff,2011), défient et érodent un impensé colonial et un « inconscient visuel » au présent, par la voie de contre-récits et pratiques artistiques qui travaillent les processus d’écriture de l’histoire des arts, tout en interrogeant la portée politique et critique du réengagement des imaginaires. 

Le projet d’écriture, tant filmique qu’éditoriale et curatoriale, ouvrira un arpentage au sein d’une histoire des arts et de la culture visuelle critiques, pensées sous le signe de l’émancipation. À l’appui de plusieurs études de cas interconnectées, des objets visuels et textuels (photographies, œuvres plastiques, films, etc.) se feront dès lors les assises depuis lesquelles appréhender les renégociations de certains imaginaires projetés et assignant. L’enjeu est d'aboutir à une grille d'analyse des esthétiques en résistance à l'échelle internationale, qui transcendent la représentation de l’Algérie coloniale et postcoloniale, pour ouvrir finalement la possibilité de se saisir, à sa suite, d'autres corpus, d'autres gestes artistiques et représentations critiques convergentes vers une émancipation des assignations sociales et politiques, avec et tout contre l’image.