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Axes de recherche

Axes de recherche de la thèse

Cette thèse s’inscrit résolument dans le courant historiographique du spatial turn, pour interroger la place de ce bâtiment particulier, et de ceux qui l’occupent, dans l’évolution des espaces urbains et de leurs usages sociaux. Il s’agit donc de comprendre comment l’armée participe à la « fabrique de la ville », entendue comme l’ensemble des actions des habitants, usagers et acteurs qui font et modèlent la ville. L'objectif est de s’interroger ainsi sur les modalités de la décision d’implantation des casernes dans tel ou tel espace de la ville, et sur les conflits générés, ou non, entre les autorités municipales et militaires, sur la concurrence avec d’autres logiques spatiales d’implantation d’activités économiques ou de services publics nécessaires à la ville, et enfin sur les réactions des riverains. 

La caserne en ville invite encore à développer une étude attentive aux questions de genre, d'hygiène et de discipline. Il s'agit de comprendre en quoi la caserne semble progressivement être définie comme un bâtiment au service d'une nouvelle institution disciplinaire. La question de l’exclusion des femmes des bâtiments militaires, par exemple, doit être confrontée aux variations réglementaires des différentes périodes et aux pratiques concrètes constatées dans les villes. On pourra s’appuyer sur les parentés, déjà théorisées par Michel Foucault, entre la caserne et d’autres formes d’enfermement, comme les couvents, également nombreux dans les villes de la région considérée. 

Le sujet de thèse aussi à évaluer les perceptions et représentations générées en ville par la présence des casernes, à confronter les discours et les réalités de terrain sur la question de la sécurité ou de l’insécurité en ville. Espace disciplinaire mais aussi concentration d’hommes jeunes en armes, la caserne peut autant renvoyer à l’ordre qu’au désordre. Si la dénonciation des frasques des conscrits et des délits, voire des crimes graves, commis par les militaires est un lieu commun des histoires des villes de garnison, la thèse invite à approfondir le sujet, en s’interrogeant sur la disponibilité des militaires au service des polices urbaines, ainsi que sur les pratiques de contrôle de l’espace urbain associées à la répartition des casernes dans la ville, qui multiplient sentinelles et corps de garde en réseaux. La thèse peut ainsi contribuer aux débats historiques sur le processus de « pacification des mœurs » et ainsi que sur la place de la masculinité et de l’honneur dans la perception de la violence en ville. Il s'agit finalement de comprendre comment l'armée à travers la présence des casernes façonne les mentalités et l'imaginaire urbain. 

L'objectif premier est de mesurer l'impact de Vauban sur la conception du casernement dans le Nord entre 1670 et 1690. En effet, il est souvent question d'un modèle de "caserne de type Vauban" qu'il faut ici déconstruire pour mieux le comprendre. Il s'agit aussi de saisir les ruptures et continuités qui peuvent exister entre les casernes du pré-carré et les modèles antérieurs des "barraques" locales et espagnoles. Cette problématique finalement invite à reposer la question du "modèle" de la caserne au XVIIIe siècle, face à la pluralité et la diversité des constructions.  A travers une étude typologique il faudra donc mesurer à quel point les casernes semblent être pensées surtout comme des espaces hybrides et polyvalents avant la Révolution française. Au contraire, il est important de comprendre, à partir du début du XIXe siècle, comment un véritable modèle de caserne plus uniforme et rigide se structure . 

Activités de recherche

Membre du Groupement d’Intérêt Scientifique P2ATS (Patrimoines militaires : architectures, aménagements, techniques et sociétés)

Groupe d'intérêt scientifique coordonné par Emilie d’Orgeix (EPHE), Christophe Cérino (U. Bretagne Sud) et Nicolas Meynen (U. Toulouse)

La recherche dans le domaine du patrimoine militaire, en France comme à l’étranger, est menée par des équipes et des chercheurs souvent isolés. Le blog du GIS Patrimoines militaires P2ATS a pour vocation de fédérer les travaux et projets d’une large communauté d’étudiants, d’enseignants-chercheurs, d’archéologues, de conservateurs de musées et d’équipes de recherche, soudée par un intérêt commun pour le patrimoine militaire de l’Antiquité à nos jours. Il vise à relayer leurs initiatives, présenter l’actualité de leurs travaux et recherches et promouvoir la mise en place de bonnes pratiques de conservation, de réhabilitation et de mise en valeur du patrimoine militaire.

Porté par l’équipe Histara EA 7347 à l’École Pratique des Hautes Études, membre de PSL Université, Le GIS P2ATS regroupe 15 institutions, laboratoires, centres de recherches et musées, comptabilisant de 50 membres titulaires et 30 jeunes chercheurs dont les projets et les sujets de recherche couvrent des approches et des territoires larges (Europe, Asie, Amérique) propices à engager un renouvellement des problématiques par le croisement de théories et pratiques historiennes, architecturales, territoriales et patrimoniales.

Membre du Projet Collectif de Recherche « Places Fortes des Hauts-de-France »

Projet Collectif de Recherche coordonné par Claire Pichard (DRAC-SRA Hauts-de-France), Yves Roumegoux (DRAC-SRA Hauts-de-France) et Thomas Byhet (DRAC-SRA Hauts-de-France)

La région Hauts-de-France possède un riche patrimoine militaire, témoin de l’évolution de la fortification du Moyen Âge à nos jours. La connaissance des places fortes régionales s’est accrue de manière significative au cours de ces 30 dernières années grâce aux nombreuses opérations archéologiques préventives et programmées et aux recherches universitaires. À ce jour, les données acquises n’ont pas fait l’objet d’une étude permettant de présenter les apports récents de ces informations, souvent inédites. En 2019, la création du projet collectif de recherche Les places fortes des Hauts-de-France a voulu répondre à cette attente : il a pour objectif l’élaboration d’une synthèse régionale thématique.

Membre de l'association Vauban

L’association Vauban, présidée par Alain Monferrand, se consacre à la connaissance de l’œuvre de Vauban et à la valorisation des ressources historiques liées, ainsi qu’à la mise en valeur du patrimoine fortifié français, depuis les citadelles construites par les prédécesseurs immédiats de Vauban jusqu’aux ouvrages de la ligne Maginot. Lien entre les associations locales ayant le même objet et les villes fortifiées, l’association Vauban organise chaque année un colloque et un voyage d’étude à l’étranger.