Renaud Jardri
Axes de recherche
En tant que co-directeur de l’équipe Plasticité & Subjectivité (PSY, U-1172) et responsable scientifique de l'axe thématique Hallucinations & Intrusions Mentales, l'objectif de mes travaux est de mieux comprendre et de mieux traiter les perceptions et croyances pathologiques sévères, afin de soulager les patients les plus invalidés. Ce projet s’inscrit dans le champs émergent de la psychiatrie de précision.
Je poursuis actuellement mes travaux à travers trois axes de recherche :
L’analyse conventionnelle de données fonctionnelles per-hallucinatoires en imagerie cérébrale s’avère complexe et chronophage. En automatisant cette procédure (Biol Psychiatry 2022), nous avons pu ouvrir la voie à l’utilisation de l’IRMf en temps-réel et à des thérapies innovantes neuroguidées, telles que la rTMS (PHRC-N 2011) ou le neurofeedback (ANR-JC 2016, PEPR PROPSY) pour traiter des adolescents et jeunes adultes présentant des hallucinations pharmaco-résistantes.
Les hallucinations précoces présentent de nombreuses spécificités épidémiologiques, cliniques, phénoménologiques et pronostiques. Pourtant, très peu d’outils permettent de caractériser ces expériences dans l’ensemble des modalités sensorielles, indépendamment d’un diagnostic catégoriel donné, tout en étant adapté à l’âge de l’enfant. C’est pourquoi nous avons développé une application E-Santé (MHASC, pour Multisensory Hallucinations Scale for Children), dont une version BETA (encore en cours de validation) est disponible gratuitement sur l’AppStore et le PlayStore en version multi-langue.
Développé au cours de mon post-doctorat, ce cadre théorique permet de modéliser la formation de croyances dans un réseau bayésien hiérarchique simulant le fonctionnement cortical. Nous avons récemment démontré que ce modèle permettait de rendre compte du comportement individuel et de groupe de sujets souffrant de schizophrénie et de témoins appariés, tout en capturant les différentes dimensions cliniques du trouble (Brain 2013, Nat Commun, 2017, Schizophren Res 2022). Nous espérons désormais augmenter la plausibilité biologique de ce modèle en l’ajustant à du signal neural.
Valider des thérapies guidées par l'image des hallucinations réfractaires
e.g. neuronavigation d'un traitement par stimulation magnétique transcrânienne répétitive sur les régions cérébrales hyper-activées pendant l'épisode hallucinatoire
Collaborations Internationales
Nous développons également des procédures originales de neurofeedback guidé par IRMf. Nous aurons le plaisir d'accueillir sur ce projet, le Pr. Paul Allen (King's College London) sur une chaire internationale WILL à compter de janvier 2024. Après plusieurs années de collaboration fructueuse au sein du Consortium International de Recherche sur les Hallucinations (ICHR, Cf. mon réseau de co-auteurs ci-dessous), cette chaire WILL devrait nous permettre d'encore renforcer notre expertise et de développer notre arsenal thérapeutique au service des patients les plus invalidés par leurs hallucinations.