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Parce que les morphologies urbaines reflètent tout autant les réalités de la pratique que les représentations ou les volontés de représentations. Les séquences de vie (échanges au marché, processions, annonces publiques, exercices de la justice, cérémonies princières...) pourront constituer les points d’accroche de notre enquête, révélant in fine les traces d’une histoire lilloise médiévale accrochée à des murs dont l’existence ne se révèle aujourd’hui, pour la plupart, que dans l’archive et le sous-sol.

Pour pénétrer dans ce territoire, nous privilégierions donc une approche par l’événement, le moment, voire l’anecdotique, la banalité du quotidien en des temporalités variées. Ils sont autant d’occasions d’éclairer les changements urbains à l’aune de la vie des habitants. Habitations, commerces, institutions religieuses et charitables, festivités, justices, matériel judiciaire ... repérés en une séquence précise et positionné dans l’histoire de leur évolution seront les éléments de cette restitution, résolument dynamique, des formes de la ville de Lille.

Afin de cerner les dynamiques animant la production et la mobilité des espaces et afin de proposer une restitution cartographique des différents questionnements soulevés dans la thèse, nous mobiliserons des outils numériques tel que les Systèmes d’Informations Géographiques (SIG). De plus en plus mobilisés en sciences humaines et sociales, ces outils de spatialisation des données nous permettront de bâtir une cartographie matérialisant concrètement nos différentes hypothèses et constations sur les évolutions morphologiques de Lille. Parallèlement à la représentation cartographique, qui constitue autant une mise en image des hypothèses de recherche qu’un outil d’analyse en soi, une enquête à rebours permettant de comprendre le résultat final visible en un temps donné, sera systématiquement menée. La thèse permettra de développer les représentations graphiques des morphologies de la ville de Lille, tout en tenant compte de ses temporalités actives. Grâce à cette approche chrono-chorématique, ce projet dépeindra ainsi les mouvements urbanistiques en corrélation avec les respirations de la vie urbaine des Lilloises et des Lillois.

La ville est un espace complexe à saisir, un objet historique difficile à définir ou, plus modestement, à appréhender. Dans une perspective globale, le monde académique s’attache à comprendre la ville comme la rencontre entre la matérialité d’un territoire spatialement délimité et une communauté d’habitants plus ou moins dense, soit entre un lieu (urbs) et une population (civitas). Mais cette perspective vient souvent minorer, voire taire, les multiplicités des espaces et pratiques sociales intra-urbaines.

À cette approche renouvelée des études sur les questions urbaines, l’ancrage dans le quotidien de cette communauté favorisera naturellement une approche bottom-up, issue d’un courant historiographique « par le bas » (History from below). Cette attention particulière au peuple des villes nous permettra de remettre l’humain au cœur de la cité. Guidée par la grille d’analyse que propose la notion de « fabrique de l’urbain », la thèse aura à cœur de comprendre la ville non seulement comme le produit d’une société mais aussi comme un projet en constante évolution. Cette dimension impensée nous renvoie au paradigme posé en liminaire : les formes de la ville ne sont pas les résultantes d’un projet social et urbanistique mais, au contraire, les étapes d’un processus en perpétuel mouvement mis en action par et pour ses habitants. La ville devient alors un carrefour où se croisent pratiques sociales, matérialités et représentativités.

Le travail de recherche appuiera la conception d’outils de médiation scientifique et culturelle retraçant l’histoire et l’évolution urbaine de la ville de Lille à la fin de l’époque médiévale, développés en partenariat avec le Musée de l’Hospice-Comtesse et avec le service Ville d’art et d’histoire, accompagnant la volonté d'un renouvellement muséographique et scientifique. De plus, ces nouveaux dispositifs contribueront à la refonte de la présentation des collections du Musée de l’Hospice-Comtesse, musée d’art et d’histoire de la ville, et seront corrélés à l’écriture du nouveau Projet Scientifique et Culturel (P.S.C.) de l’institution.

Projets de recherche

  • INSULA (Fédération de Recherche Sciences et Cultures du Visuel - CPER ENHANCE). 

Le projet INSULA ambitionne la reconstitution numérique d’un espace urbain lillois à la fin de la période médiévale : la place du marché, actuelle Grand’Place de Lille. Cette restitution numérique constitue un enjeu central dans cette recherche fondée sur les morphologies urbaines de la ville de Lille à la fin de la période médiévale. Lille est un laboratoire d’étude dans lequel les questions liées au dynamisme des formes urbaines prennent place. Le but n’est pas de proposer une cartographie unique qui mettrait en image le résultat figé des évolutions et des mouvements de la ville au fil du temps mais, au contraire, de contribuer à cerner la multiplicité́ des raisons et des motivations à l’origine de la production des espaces urbains lillois entre le XIIIe et le XVe siècle. Le projet a pour finalité la création complète d’un environnement numérique visuel, voire sonore, présentant la reconstitution de la place du marché La restitution servira également à la valorisation du patrimoine culturel lillois par la mise en place de divers outils de médiation, en particulier avec le service Médiation et Valorisation de la Direction du Patrimoine de la Ville de Lille.