Marie-Laure Legay
Axes de recherche
Managing Privilege: The royal general Tax Farms in France and Europe (1664-1794). Project supported by the Department of Justice: 2021-2024, and by the National Research Agency (ANR) 2021-2025
The project FermeGé aims to study the impact of a discriminatory but rational tax- organization (1664-1794) on modern French territories and societies. It identifies the functional dynamics of an institution rooted in a culture of privilege, and hence Inequality, but just as much in an enlightened administrative culture which pursued efficiency. A veritable “State within a State”, omnipresent at various levels and in highly differentiated territories for the collection of up to 50% of the crown’s ordinary revenue, endowed with formidable means of coercion but also power to conduct transactions, the royal general tax farms locally strengthened or weakened the sense of injustice at the interface with the plural societies on which it operated. The tension between a managerial logic informed by a forward-looking administrative science on the one hand, and geographical and social Identities on the other hand, produced a range of reactions which took the form of multi-semantic practices and discourses on inequality, up to and including violent radicalization.
The project reconsiders the paradigm of a purely coercive organization, working from a historiographic base centred on the repression of smuggling. Its Originality lies in the overall approach of the historical object « Ferme générale », addressing this key element of modern governance for the first time through an analysis of all its administrative, political, economic, sociological and geographical aspects.
Dictionnaire de la Ferme générale
Direction de thèses
- « L’organisation des hôpitaux généraux dans les provinces septentrionales au XVIIIe siècle : un modèle spécifique ? ». Olivier Ryckebusch. Soutenue le 9 novembre 2014.
L'obligation faite aux gens de loi de conduire les mendiants dans les prisons de la ville la plus proche soulève la question de l'enfermement dans les grandes cités des provinces du nord. Dès les années 1730, les administrateurs des principales villes des Pays-Bas français appellent de leurs vœux une nouvelle forme de prise en charge du paupérisme : les hôpitaux généraux. Comment, dans un contexte de centralisation administrative, ces institutions se sont implantées dans des provinces où la tradition d'autonomie administrative était ardemment défendue. La tutelle de l'intendant a-t-elle été acceptée sans heurt dans la Flandre maritime, pays d'administration directe, en Flandre wallonne ou dans le Hainaut, où les élites locales défendaient une co-gestion du territoire ? Le financement de tels établissements a également été étudié de près: selon les pays, là encore, le coût de l'hôpital général était supporté soit directement, soit indirectement par les contribuables, selon les modes d'administration locale. La réalité de l'autonomie de ces établissements, principalement au plan de la gestion financière et comptable, a été questionnée. Au total, le texte s’organise en quatre grandes parties : 1/ « Une tradition d’assistance à l’épreuve des tensions » ; 2/ « Le personnel dédié au fonctionnement des hôpitaux » ; 3/ « Une population enfantine importante » ; 4/ « Les hôpitaux généraux dans la tourmente du siècle ». Il s’agit là du résultat d’une recherche mobilisant un corpus important et homogène de sources manuscrites (séries F15, F4, H1, H2 des Archives nationales ; sous-série A1 des Archives de la Guerre au SHD ; séries C, B, L, H des Archives départementales du Nord ; Archives municipales de Lille, Valenciennes, Dunkerque, Douai pour l’essentiel).
- « Pensions et pensionnaires de l’Etat 1715-1815 ». Benoît Carré, Allocataire de recherche de l’Assemblée nationale 2015-2017. Soutenue le 6 avril 2018.
La question des pensions et des pensionnaires de l’État est abordée à partir d’un corpus de sources centré sur les archives de la Maison du Roi, du Trésor royal et du Comité des pensions de l’Assemblée nationale constituante. Les mécanismes d’attribution et de distribution des pensions royales permettent de redécouvrir les contradictions de la monarchie d’Ancien Régime, prises entre la permanence de traditions anciennes et les exigences de l’État moderne. En revenant sur les tentatives répétées et inabouties de réformer et de rationnaliser un objet de dépenses dont le poids n’a cessé de peser sur les finances royales, la thèse invite à s’interroger sur ces formes de distributions utilisées par le pouvoir comme un instrument de domination politique et social, mais dont les aspects financiers et comptables ont été inégalement maîtrisés. L’histoire de la gestion des pensions royales au XVIIIe siècle offre une étude de cas particulièrement documentée qui permet d’illustrer le développement de la bureaucratie moderne, révélant une administration imaginative dans sa manière de réformer les pensions de l’État mais freinée par les intérêts contradictoires du régime. C’est finalement la crise politique de 1789 qui a permis de clarifier et de réformer un système de grâces royales devenu le symbole des abus de la cour aux yeux de l’opinion publique. En séparant les pensions de cour des pensions de l’État, en créant un droit à la pension pour les serviteurs de l’État là où l’Ancien Régime ne connaissait qu’un système de récompenses fondé sur l’usage et l’esprit de clientèle, le Comité des pensions de l’Assemblée nationale constituante a posé, en 1790, les bases du premier système de retraite de la fonction publique d’État.
- « Servir l'Etat. Claude-Guillaume Lambert (1726-1794) ou la vertu en politique"». Vincent Guffroy. Soutenue le 9 décembre 2020.
Ce travail doctoral a pour trame transversale l’étude biographique de Claude Guillaume Lambert sur l’ensemble de sa vie, soit de 1726 à 1794. Il s’agit de concevoir l’identité de cet acteur de l’histoire comme plurielle, c’est-à-dire de replacer l’homme dans ses divers cercles : familial, professionnel ou encore amical. Au-delà de cette approche, la thèse interroge la notion de vertu administrative à la fin du XVIIIe siècle. Confronté à deux procès révolutionnaires aux conclusions contradictoires, Claude Guillaume Lambert voulait pourtant présenter les qualités morales non seulement du bon père de famille et du sincère ami, mais surtout du « parfait magistrat » et de l'« irréprochable gestionnaire », vertus mises en cause à la fin de sa vie, tandis que le nouveau régime définissait un modèle d'administrateur assez proche du « cas » Lambert.
- "L'Etat et les lépreux. La réforme des maladreries XVIIe-XVIIIe siècles". Xavier Brunet. Inscription 2018.