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Axes de recherche

Mes recherches s’inscrivent au croisement des études théâtrales et des études irlandaises, et empruntent des outils aux études postcoloniales et aux études sur la performance. Elles prennent en compte les conditions de production et de réception des pièces (Irlande, fin 19e-21e siècles), ainsi que le cadre institutionnel dans lequel celles-ci sont montées. Elles s’intéressent en particulier aux tensions entre le théâtre en tant qu’institution et le théâtre en tant que pratique artistique et culturelle. Mes recherches visent également à élaborer une analyse du texte théâtral qui prenne simultanément en compte la dimension performative du théâtre, le contexte historique dans lequel les œuvres s’élaborent et l’agentivité de l’acteur·ice. Si mes recherches s’inscrivent en grande partie dans le champ des études culturelles, elles n’en négligent cependant pas pour autant la poétique du texte.

En mettant en lumière la tension entre texte et performance, mes travaux portent une attention particulière au versant exploratoire, utopique et potentiellement politique de la gestuelle, et plus généralement du jeu de l’acteur·rice. Après avoir travaillé sur l’adaptation à la scène moderne de pratiques performatives vernaculaires, tel le rituel de la lamentation, et sur la façon dont ces pratiques peuvent venir contredire le projet de modernisation que soutient le théâtre national irlandais au tournant du 20e siècle, je me suis intéressée à l’épistémologie des corps en relation dans la littérature et les arts irlandais contemporains. Il s’agit de penser la façon dont la littérature et les arts (vivants, plastiques, visuels) irlandais contemporains pensent, ou imaginent le corps, et plus largement, la question de l’incarnation « en relation ». Penser le corps en relation (avec d’autres corps) permet-il de renouer avec des modes de sensorialité collectifs, d’envisager d’autres façons d’être au monde et des modes d’action qui ne soient pas individuels ou individualistes, mais embrassent au contraire l’idée du collectif ? La littérature et les arts proposent-ils des conceptions alternatives de l’histoire et des relations sociales ? Les pratiques artistiques (littérature, théâtre, performance, danse, peinture et installation) sont envisagées comme des laboratoires où une reconfiguration des liens de sociabilité et où une alternative au statu quo (politique et social) peuvent être envisagées.

Dans la continuité de ces travaux, je commence actuellement un travail sur l’histoire du théâtre irlandais (du 17e siècle à nos jours) que j’aborde au prisme de la performance et de la décolonialité.

En s’intéressant plus spécifiquement à la théâtralité et à la performance, mes travaux interrogent aussi la question de ce qui fait mémoire au théâtre. Comment le théâtre peut-il transmettre un héritage culturel intangible ? En quoi le théâtre se différencie-t-il des cérémonies de commémoration organisées par l’État, par exemple ? Quel rôle l’institution du théâtre joue-t-elle dans la construction de la mémoire ? Quelle place donne-t-elle aux mémoires vernaculaires ?

J'encadre les travaux de recherche d'étudiant-e-s dans les domaines suivants:

- littérature irlandaise 

- études théâtrales et études de la performance

- lien entre littérature, art et histoire

- la politique de la littérature

- le domestique comme lieu de production du politique

 

Axes de recherche au sein du laboratoire CECILLE:

- Axe 5, aire Irlande 

- Axe 1, politique de la littérature

- Programme d'ouverture inter-axes: "Le domestique, lieu de production du politique" co-piloté avec Hélène Cottet et Hélène Quanquin