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Poète, Jean Cocteau (1889-1963) s’est illustré dans tous les genres et dans de nombreuses formes artistiques ; c’est tout naturellement qu’il s’est également intéressé au cinéma, art qui en était alors à ses balbutiements, autour duquel et pour lequel il a abondamment écrit. Or, s’il parle facilement des films qu’il a vus ou réalisés, s’il théorise abondamment sur sa conception de ce que devrait être le cinématographe, on ne peut qu’être frappé par la relative rareté des textes concernant son activité de dialoguiste et de scénariste, qui ne fut pourtant pas des moindres : une quinzaine de longs métrages, dont six réalisés par ses soins. Le premier, Le Sang d’un poète (1930) est créé sans connaissances techniques de l’art cinématographique ; ce n’est qu’au début des années 1940 que Cocteau revient au cinéma, cette fois d’abord par l’écriture (six films écrits ou dialogués entre 1940 et 1945), puis en s’illustrant en tant que réalisateur de La Belle et la Bête (1946). Son dernier long métrage, Le Testament d’Orphée (1962), clôt la carrière de cinéaste du poète.

Ce projet de recherche a pour but d’éclairer et d’analyser un pan de l’œuvre de Cocteau qui n’a jusqu’alors pas été étudié. Il s’agira ainsi de valoriser des documents inédits ou non exploités, et de mettre en lumière les enjeux d’une activité méconnue de Jean Cocteau, à l’aune d’une recontextualisation historique et d’une approche à la fois génétique et intermédiale, afin de dégager les particularités du texte de scénario de cinéma pour ce poète.