Au cours de mon travail de recherche qui s’intéresse à la mise en place par une municipalité d’une politique sociale locale, qualifiée « d’expérimentale » par les acteurs, j’ai enquêté sur les différents agents impliqués dans l’action publique et les services locaux d’action sociale et d’insertion, en étant moi-même présent à temps plein dans les locaux de la mairie. J’ai mobilisé les différents outils et méthodes à disposition du chercheur en sciences sociales pour enquêter sur la mise en œuvre d’une garantie de revenu, sur la manière dont cette politique locale est pensée par les décideur⋅euses, appliquée, et reçue par les destinataires. Mon travail de thèse s’intéresse ainsi autant aux réflexions et expérimentations portant sur l’évolution de l’État social et l’assurance d’une sécurité sociale et économique pour les individus, qu’à la manière dont les acteurs de terrain envisagent — différemment en fonction de leurs positions — l’action sociale et les solidarités. J’ai également mené une enquête auprès des bénéficiaires de ce revenu de base, en interrogeant à la fois leurs trajectoires, notamment professionnelles, leurs conditions matérielles d’existence, et leurs usages de ce revenu supplémentaire, ainsi que leur perception de l’avenir. Mon approche de sciences sociales mobilise des littératures de sociologie de la pauvreté et des classes populaires, de l’action sociale, du travail social, de sociologie politique du pouvoir local, d’analyse de l’action publique locale, etc.

Mon travail d’enquête dans le cadre de ma thèse, en plus de très nombreuses observations, m’a conduit à réaliser 57 entretiens auprès de publics variés : élu⋅es (sénateurs, maire, président de conseil départemental) collaborateurs d’élus, cadres de la fonction publique territoriale, et, particulièrement auprès d’agents des services d’action sociale et chargés de l’insertion professionnelle, ainsi qu’avec des bénéficiaires des dispositifs locaux d’aides sociales. J’ai également, pour compléter mes données qualitatives, réalisé et administré un questionnaire téléphonique auprès de 415 personnes bénéficiaires de l’aide sociale locale.