Travaux universitaires

2020, « Politique(s) du vivant. La fabrique territoriale des politiques de biodiversité dans le Nord-Pas-de-Calais (1992 – 2020) », thèse de doctorat de science politique à l’université de Lille, sous la direction d’Anne-Cécile Douillet, professeure des universités en science politique à l’université de Lille et de Pierre Mathiot, professeur des universités à Sciences Po Lille (CERAPS / CNRS UMR 8026), 604 p.

2020, Rapport de recherche du projet INFLUBIO (Infrastructures fluviales aquatiques. Le cas du canal Seine Nord face à ses biodiversités) (2017-2020), avec Gabrielle Bouleau et Rémy Petitimbert, Programme Ittecop du Ministère de l’écologie, 93 p.

Co-direction de dossiers thématiques

• Caroline Lejeune, Clémence Guimont, Dossier « Regards disciplinaires et perspectives critiques sur la durabilité forte en SHS », Développement durable & Territoires, 2019, vol.10, n° 1 : https://journals.openedition.org/developpementdurable/

Le mini-dossier thématique « Regards disciplinaires et perspectives critiques sur la durabilité forte en sciences humaines et sociales » interroge la portée théorique de la notion de durabilité forte dans le champ de l’économie, de la philosophie et de la science politique.

• Clémence Guimont, Rémy Petitimbert, Bruno Villalba, Dossier « Perte de biodiversité, New Public Management et néolibéralisme », Développement durable & Territoires, 2018, vol.9, n° 3 : https://journals.openedition.org/developpementdurable/12512

Le dossier thématique « Perte de biodiversité, New Public Management et néolibéralisme » analyse les effets et les conséquences de la gestion néo-managériale de la biodiversité dans un contexte d’urgence écologique. 

Articles individuels dans des revues à comité de lecture

• Clémence Guimont, « L’euphémisation des interdépendances entre humains et non-humains. Étude de cas à partir d’une sociologie politique écocentrée », in Lejeune C., Hess G. (dir.), « Éthiques environnementales et science politique »,Vertigo, 2020, https://journals.openedition.org/vertigo/26868

À partir d’une enquête empirique des politiques du vivant menée dans le Nord-Pas de Calais, nous proposons une analyse de sociologie politique écocentrée. L’écocentrisme holiste, et plus particulièrement la notion de « communauté écouménique » définie par Gérald Hess, permet au politiste d’analyser différemment les interdépendances entre humains et non-humains. Une confrontation de cette proposition philosophique à une enquête sociologique empirique permet de mettre en avant un processus d’euphémisation des interdépendances entre milieux sociaux et milieux naturels, conséquence directe d’un cadrage politique anthropocentré et techniciste. Les dimensions holistiques, sensibles et temporelles d’une communauté politique rassemblant humains et non-humains face à la crise écologique sont ainsi réduites par l’action publique. La notion de « communauté écouménique » met en avant la portée heuristique d’une sociologie politique écocentrée dès lors que l’on intègre la gravité de la disparition des espèces. Elle démontre les angles morts induits par une approche sociologique qui serait strictement constructiviste.

• Clémence Guimont, « Gérer le vivant : les contradictions temporelles de l’action publique », in Leclerc N., Sawtschuk J. (dir.), « Approches temporelles du développement durable », Temporalités, 2018/2, n° 28 : https://journals.openedition.org/temporalites/5315

Les temporalités de l’action publique n’intègrent pas actuellement les temporalités propres au vivant, dans un contexte préoccupant de crise écologique. Au travers de l’étude des politiques territoriales de biodiversité du Nord-Pas-de-Calais (aujourd’hui Hauts-de-France) et à partir de la sociologie de l’action publique et de la sociologie environnementale, nous analysons ici ces contradictions temporelles. L’action publique demeure en effet dans une perspective anthropocentrée qui détermine la finalité et les moyens des politiques de biodiversité à partir de contraintes politiques et économiques propres aux sociétés. Elle reflète ainsi une perspective linéaire du temps avec des objectifs de résultats court-termistes, notamment liés au développement du New Public Management, à la politique par objectifs et à la contrainte de résultats quantifiables sur le vivant. À l’inverse, le vivant se pense au travers du temps évolutif et indéterminé propre aux écosystèmes. Les pressions anthropiques – artificialisation des sols, pollutions, fragmentation du territoire, changement climatique, etc. - menacent toutefois aujourd’hui sa pérennité car elles provoquent une accélération de la disparition irréversible d’espèces et la fragilisation des écosystèmes. Cet article appelle à une convergence des temporalités de l’action publique et de la biodiversité, qui pourrait se penser au travers d’un futur écocentré.

• Clémence Guimont, « La crise de biodiversité au prisme du New public management : les angles morts des indicateurs écologiques », in Barone S., Guerrin J. (dir.), « Politiques environnementales et New Public Management », Pôle Sud, 2018/1, n° 48, pp. 43-56.

Cet article étudie le rôle et les usages des indicateurs dans les politiques de biodiversité des parcs naturels régionaux à partir de la sociologie des indicateurs et de la sociologie environnementale. Le New Public Management traduit la montée en puissance des politiques par objectifs et des indicateurs de suivi et d’évaluation au sein des politiques des parcs naturels régionaux (PNR). Dans le souci de répondre à la nécessité de suivre et d’évaluer leurs résultats, les PNR ont recours aux indicateurs écologiques. Ces indicateurs deviennent obligatoires. Leur diffusion produit un cadrage fixiste de la biodiversité, auquel le vivant n’est pas réductible. La diffusion de ces indicateurs contribue finalement à une forme d’euphémisation de la crise de biodiversité territoriale au profit de ce que ces indicateurs sont en mesure de chiffrer.