Camille Legrain

L’inclusion des élèves à besoins éducatifs particuliers (BEP) en milieu scolaire ordinaire est au coeur des préoccupations gouvernementales et éducatives. Une diversité d’élèves sont regroupés dans cette catégorie tels que les élèves allophones, les enfants précoces, les élèves en situation de handicap, etc. Le nombre d'inscription d'élèves à BEP en établissements scolaires ordinaires est en constante hausse ces dernières années (Repères et références statistiques 2021, s. d.). Différentes mesures législatives ont été prises en France. La dernière en date, la loi pour une école de la confiance (2019), vise une scolarisation croissante en milieu ordinaire des enfants scolarisés en établissements et services médico-sociaux et implique nécessairement une meilleure coopération entre les acteurs de l’école et ceux relevant du médico-social. La littérature scientifique montre néanmoins que l’inclusion scolaire reste un enjeu majeur confronté à plusieurs obstacles (Khamzina et al., 2021 ; Gilles, 2013 ; Plaisance, 2010). 

Les attitudes, c’est à dire l’évaluation favorable ou défavorable d’un objet ou d’un aspect du monde (Eagly & Chaiken, 1993) et notamment les attitudes envers l’inclusion des enseignants sont considérées comme fortement impliquées dans la réussite de celle-ci (Avramidis & Norwich, 2002 ; Boer et al., 2011). Seulement, l’état de la littérature ne permet pas, à l’heure actuelle, de comprendre complètement le lien entre les attitudes envers l’inclusion des enseignants et leur comportement inclusif (adaptations pédagogiques, interactions avec les élèves, etc.). Certaines études ont montré que les attitudes des enseignants influencent leur volonté d’enseigner auprès d’élèves présentant des troubles socio-émotionnels et comportementaux (Hind, et al., 2019) et leurs intentions comportementales (MacFarlane & Woolfson, 2013). Seulement, de nombreuses études ont montré un écart manifeste entre attitude et comportement (Girandola, 2016).

Nous souhaitons améliorer les attitudes envers l’inclusion des enseignants par la formation et étudier l’influence potentielle de ces attitudes sur leurs comportements inclusifs dans leurs pratique professionnelle. La formation favorise l’amélioration de ces attitudes des enseignants (Lautenbach & Heyder, 2019) notamment parce qu’elle permet de les soutenir et les préparer à répondre au mieux aux besoins des élèves (Lautenbach et al., 2020 ; Tsakiridou & Polyzopoulou, 2014). Actuellement, les démarches formatives diffèrent selon les secteurs et les recherches en contexte de formations conjointes ont été peu investies. Cette thèse aura donc pour objectif d’une part d’évaluer les effets d’une formation sur les attitudes envers l’inclusion des enseignants, et, d’autre part, d’investiguer les potentiels liens entre attitudes et pratiques inclusives.

Ce travail de thèse et les résultats associés pourraient permettre de connaître davantage les contextes favorables aux pratiques inclusives des enseignants et ainsi contribuer au bon déroulement de l’inclusion des élèves à BEP. Plus généralement, nous espérons fournir des indices au développement de contextes propices aux apprentissages et au bien-être de tous en classe.