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Axes de recherche

Je mène mes recherches au sein du laboratoire STL 'Savoirs, Textes, Langage' (UMR 8163, CNRS). Mes travaux s'inscrivent dans le premier champ de recherche du laboratoire (intitulé Forme, sens et contexte), et en particulier dans les thématiques 1 (Construction du sens en contexte) et 2 (Langues: évolution et comparaison) de ce champ.

1. Théorie linguistique et l'interface sémantique/pragmatique
Au coeur de mes recherches se trouve la question du sens, et en particulier la manière dont celui-ci est co-construit en contexte. Dans le cadre de ma thèse, depuis publiée chez Cambridge University Press (Linguistic knowledge and language use, 2024), j'ai été amené à comparer différents cadres d'analyse et à établir un pont théorique entre la Grammaire des Constructions et la Théorie de la Pertinence, avec pour objectif d'obtenir un modèle à la fois précis et plausible de l'interface sémantique-pragmatique. Ce travail de recherche a donné lieu à plusieurs articles (Leclercq 2019, 2020, 2023) ainsi qu'à une entrée encyclopédique (Leclercq à paraître).
Récemment, j'ai eu l'opportunité de pousser certaines de mes réflexions dans le cadre de collaborations, nationales et internationales. Avec Cameron Morin (Université Paris Cité), nous avons par exemple essayé d'affiner le programme sociopragmatique des Grammaires de Constructions en proposant une nouvelle approche au principe de non synonymie, reformulé en principe de non-équivalence (Leclercq & Morin 2023). Ce travail, initiallement théorique, a ensuite donné lieu à une étude computationelle dans le cadre d'une collaboration avec Dirk Pijpops (KU Leuven). De manière plus générale, toutes ces recherches sur les questions relatives au sens en Grammaire des Constructions sont la raison pour laquelle, avec Cameron Morin, nous avons récemment soumis un manuscrit The Meaning of Constructions (Cambridge University Press) dans lequel nous revenons de manière détaillée sur la façon dont le sens est opérationalisé dans cette approche théorique.
D'autres projet sont en cours pour apporter davantage de lumière, d'un point de vue expérimental, sur les différents types de sens (sémantique, pragmatique, et social) ainsi que sur d'autres phénomènes tel que la 'compréhension suffisante' (good-enough comprehension).

2. La modalité en anglais
Mon intérêt théorique pour les questions relatives à l'interface sémantique/pragmatique a pour origine le besoin d'un cadre d'analyse précis pour l'étude des verbes modaux en Anglais, dont le sens très riche demande à établir des distinctions claires. Ma première expérience sur ce sujet a été pour mon mémoire de Master 2, dans lequel j'ai essayé d'identifier les propriétés distinctives de be able to, dont la plus marquante reste celle d'actualisation (Leclercq & Depraetere 2022). Avec la découverte en parallèle de la variété de constructions dans lesquelles les modaux peuvent apparaître, je me suis ensuite lancé pendant ma thèse à la recherche de ‘n-grams’ avec can, could et be able to dans lesquels les verbes héritent d'une sémantique et d'une pragmatique qui ne pourraient être prédites par une analyse individuelle de chaque verbe (Leclercq 2022).
C'est un intérêt grandissant pour la complexité du domaine modal qui m'a donc fait rejoindre le projet ANR-FNS Rethinking English Modal constructions, dont les résultats sont rapportés dans un ouvrage publié chez Mouton De Gruyter (Models of modals, 2023). Travailler sur la large base de données du projet REM m'a permis de mettre le doigt sur des tendances quantitatives jusqu'alors insuffisamment explorées. C'est par exemple le cas de l'utilisation des verbes may et might dans des constructions concessives. Bien que cette utilisation des deux verbes ne m'était pas inconnue, j'ai été surpris de noter à quel point elle était fréquente, ce qui m'a pousser à effectuer une analyse diachronique des deux verbes dans des structures concessives (Leclercq 2024). Cette étude m'a ensuite amené à explorer davantage le lien entre modalité et sens post-modal, tel que celui de la concession. C'est pourquoi je me suis lancé dans une nouvelle étude diachronique – en collaboration avec Graeme Trousdale (University of Edinburgh) – afin d'identifier de manière plus claire comment s'effectue la trajectoire des verbes modaux vers la post-modalité (article à paraître dans English Language and Linguistics).