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Soersha Dyon

Maîtresse de conférences CNU : SECTION 22 - HISTOIRE ET CIVILISATIONS: HISTOIRE DES MONDES MODERNES ET CONTEMPORAINS Laboratoire / équipe

Axes de recherche

Présentation

J'ai soutenu une thèse en 2022 à l'EPHE qui portait sur l'arrivée et la diffusion de l'ornement moresque dans la France du XVIe siècle qui m'a spécialisé dans l'histoire des arts décoratifs et de la culture matérielle de la Renaissance

Histoire de l'ornement à la Renaissance

Mon travail sur la moresque a cherché à developper une histoire matérielle de l'ornement. La moresque, ornement nouveau inspiré de l'art du Moyen-Orient, émergea en Italie au XVe siècle et se diffusa par la suite en Europe à travers la circulation d’objets et d’estampes. Ce sont les mécanismes de cette diffusion, de son arrivée et de son utilisation en France qui m'ont particulièrement intéréssés. Basé sur une confrontation entre les archives, l’étude d’objets et les représentations visuelles, ancré dans une approche sociale, économique et technique de l’art, il a cherché à appréhender les processus de diffusion d’un langage ornemental dans la société du XVIe siècle. Il était nécessaire, effet, de mobiliser de nouvelles sources pour ce travail, et ce afin de s’éloigner d’une approche purement visuelle du motif. Inventaires après-décès, comptes royaux, marchés, mais aussi objets conservés et représentations iconographiques ou encore gravures ornementales ont donc été recensés, analysés et comparés. Cela a permis de replacer l’étude de l’ornement français de la Renaissance dans celle de la culture matérielle, où il a souvent peiné à trouver sa place, et ainsi de mieux comprendre les mécanismes de sa diffusion. En effet, entre une arrivée partagée entre nouveauté technique, association avec la production humaniste transalpine et participation au commerce du luxe à la cour de François Ier, et une diffusion répondant à des critères aussi variés que la production sérielle dans les ateliers, la pratique textile domestique ou encore le développement de l’estampe ornementale, la trajectoire du motif en France ne fut pas linéaire.

Dans la continuité de ces recherches, je continue à m’intéresser tout particulièrement à la question de la gravure d’ornement, notamment dans la première moitié du XVIe siècle et au moment de sa diffusion plus élargie au tournant des années 1550. Il s’agit d’envisager l’estampe à la fois comme un objet propre – visuel, matériel, technique, commercial – mais également comme une cristallisation de savoirs – pratiques d’atelier, rapport aux matériaux, lieu d’expérimentation formel et liens entre artisans.

Culture matérielle de la Renaissance

Mon parcours professionel et mes recherches doctorales m'ont spécialisé dans l'histoire des objets et de la culture matérielle de la Renaissance, que je cherche à étudier dans leurs contextes sociaux, artistiques, économiques et intellectuels.

Un nouveau projet découle donc des recherches initiées durant ma thèse ainsi que de la méthodologie engagée durant celle-ci. En effet, l’exploitation des inventaires après-décès parisiens, mais aussi des archives juridiques et des minutes notariales de la capitale permet de faire émerger comme chantier l’étude de la réalisation et de la commercialisation du bijou à Paris au XVIe siècle. Les marchands joailliers importaient des pierres précieuses, présidaient à leur sertissage et à la réalisation de bijoux et, enfin, faisaient partie d’un vaste réseau commercial européen. La question du rapport économique et artistique entre Paris, Londres et Anvers peut ici être abordée à travers l’étude du bijou, tout comme celle des origines des pierres utilisées, de l’importance du peintre et de la gravure dans le dessin des bijoux, ou encore celle de la matérialité.

Enfin, je viens d'ouvrir un dernier chantier de recherche sur la question de l’objet miniature et notamment du jouet à la Renaissance. Au croisement de plusieurs disciplines : histoire des techniques, histoire de l’art, histoire économique et sociale, histoire des mentalités enfin ; le jouet mérite une attention renouvelée et permettrait de commencer à réfléchir le statut et le rôle de l’objet miniature, que ce soit un jouet, un ex-voto ou un modèle, dans la France de la Renaissance.