Simon Nadel

 Le débat public mettant aux prises les économistes de l’environnement cantonne souvent la question clé de la lutte contre le changement climatique à une discussion sur les liens entre croissance et écologie. Mon travail de recherche s’attache de manière pragmatique à l’étude des leviers et des freins à la transition écologique des entreprises et des territoires. L’opposition, souvent stérile, entre partisans de la décroissance et ceux d’une croissante dite verte, empêche la mise en évidence des stratégies pratiques susceptibles de contrecarrer la crise écologique. 

Les innovations environnementales sont l’objet principal de mes recherches, centrées sur l’étude des dynamiques d’innovation vertes des entreprises. Ces dynamiques sont au fondement de la performance environnementale des entreprises et de la transformation en profondeur des modes de production vers une transition écologique de l’économie française. 

Mes travaux ont contribué à la mise en exergue des facteurs gouvernant à la transition écologique de différentes manières. J’ai mis en évidence trois profils différents et spécifiques d’entreprises développant des innovations vertes. Celles tirées par l’offre, celles tirées par la demande et celles tirées par la règlementation. Les comparaisons inter-sectorielles des dynamiques d’innovation verte au sein de l’industrie française que j’ai menées ont explicité les spécificités sectorielles des dynamiques de ces innovations, particulièrement dans le secteur agroalimentaire et celui des services. Mes recherches permettent de distinguer les comportements en termes de pratiques environnementales des firmes rurales, urbaines et périurbaines, en mettant l’accent sur la localisation des activités productives et les spécialisations industrielles des territoires français. Egalement, j’ai dégagé les déterminants de la biométhanisation sur le territoire français, en étudiant les avantages comparatifs des régions françaises, ainsi que les facteurs sociaux et locaux pouvant freiner ou accompagner le développement de cette énergie renouvelable. 

Ces travaux contribuent au débat public, comme par exemple sur le média Brut en février 2022, la participation à une conférence organisée en 2023 par l’association « La liberté de l’esprit » à Quimper, ou avec un article publié dans « Questions Internationales ». La transition écologique, qui est un objectif central de politique publique, nécessite une profonde transformation de nos modes de production et de consommation. En mettant l’accent sur les freins et leviers du verdissement du système productif, mes travaux permettent non seulement de mettre en évidence le rôle, et les limites de l’innovation et de la technique en général dans la résolution de la crise écologique, mais aussi de pointer une nécessaire reconfiguration des politiques économiques favorables à une telle transition écologique.