La négligence spatiale auditive pourrait tout autant que la négligence spatiale visuelle impacter les activités de vie quotidienne des personnes cérébrolésées, limitant leurs interactions sociales, entravant  leur réinsertion socio-professionnelle voire les mettre en danger. De ce fait, le diagnostic précis de la négligence spatiale unilatérale (visuelle, auditive…) est essentiel dans le pronostic fonctionnel et la future récupération des patients. La nature complexe et multiple de la négligence est difficilement évaluable par l’utilisation des tests  classiquement utilisés en clinique et ne prennent pas en compte les aspects sociaux. Les nouvelles technologies nous permettraient de créer des outils écologiques disposant d’une plus grande sensibilité diagnostic grâce à l’identification par exemple de biomarqueurs oculaires spécifiques aux pathologies (oculométrie) ou encore le développement d’environnements virtuels multimodaux (réalité virtuelle).

Une personne sur 8 en Europe sera concernée par une pathologie du système nerveux. Avec le vieillissement de la population, ce chiffre va encore doubler.  Parmi les survivants des personnes atteintes d’accidents vasculaires cérébraux, environ 60 % récupèrent une indépendance fonctionnelle alors qu’environ 40 % gardent des séquelles importantes notamment cognitives, remettant en cause leur autonomie dans leur vie quotidienne, limitant leurs interactions sociales et entravant leur réinsertion socio-professionnelle. La mise en place précoce de rééducation cognitive permettant d’accéder à un meilleur pronostic fonctionnel, de favoriser les capacités d’autonomie des personnes tout en diminuant la charge des aidants, relève d’un réel enjeu de santé publique. Le développement de prothèse numérique cognitive, personnalisable, multi-interfaces (patient, thérapeute, aidant),  permettant de pallier au déficits neurocognitifs dans les activités de vie quotidienne, apparait comme une solution prometteuse dans l’accompagnement des personnes cérébrolésées et de leurs proches.