Analyse du travail et formation

Relation travail/formation.

 J’ai pratiqué et étudié l’analyse du travail à partir de plusieurs contextes (entretien routier (Champy-Remoussenard, 1994), emplois-jeunes(2000, 2001, 2002, 2004), travail éducatif (2018 à paraître), VAE (2006,8"2010), travail des enseignants (2009) …. Ce sont les dimensions cachées, voire clandestines du travail (1994, 2012), que j’ai étudiées, repérant dans l’activité les dimensions transversales, les dimensions relationnelles, les dimensions collectives,celles qui sont les plus difficilement formalisables, qui n’entrent quelquefois qu’à la marge dans la définition des compétences, et qui confrontent les dispositifs de formation à leurs limites et leur posent des questions complexes. Ma thèse, puis l’HDR, l’ouvrage dirigé chez Octares et récemment le chapitre paru dans un ouvrage coordonné par J.M. Barbier et M. Durand aux PUF sont les principaux jalons de ces recherches.

Relations école/monde du travail, éducation à l'esprit d'entreprendre

Depuis quelques années et à la suite de mon projet d’HDR, j’ai mis l’accent sur l’étude de dispositifs et d’activité traduisant forme prise par les relations entre l’école et le monde du travail. J’ai plus particulièrement ouvert, depuis le point de vue des sciences de l’éducation françaises où l’objet n’était jusque là pas étudié, un champ de recherche sur le développement de l’éducation à l’esprit d’entreprendre. En lien avec des politiques supranationales, un ensemble de pratiques se développent qui interrogent la forme scolaire, les pédagogies, l’activité des enseignants, la division du travail éducatif, les processus d’orientation professionnels. A la suite de deux premières recherches en région (Guadeloupe et Hauts de France), j’ai constitué une équipe de chercheurs au sein du Cirel et nous continuons des travaux, actuellement avec l’ESPE Nord de France et le Rectorat de Lille. J’ai également ouvert nos travaux à l’international, notamment avec le Québec en organisant un colloque dans le cadre du congrès ACFAS en 2016 et entrepris une série de publication avec un ouvrage de référence à paraître chez De Boeck (Apprendre à entreprendre de l’enseignement primaire à l’enseignement supérieur. Politiques, pratiques, jeux d’acteurs, et transformations en cours) et un numéro spécial de la revue Formation/emploi, qui engage le débat pluridisciplinaire, paru fin 2017.

Analyse de l'activité

 Sur un plan théorique, j’explore depuis un certain temps un certain nombre de courants qui travaillent à une élaboration théorique du concept d’activité et à son usage et propose des méthodologies de recherche et des concepts que je mobilise dans mes propres travaux (clinique de l’activité, didactique professionnelle, psychodynamique du travail, ergologie, ergonomie cognitive etc.).Cf. mon HDR, la note de synthèse réalisée pour la revue Savoirs (2005), l’ouvrage paru aux éditions Octares (2013), mon article récemment publié à la Revue Française de Pédagogie (2015) et le colloque « l’Activité en débats » organisé en janvier 2015 à Lille et qui va donner lieu à un ouvrage collectif dirigé avec Fabienne Maillard.

Mise en mots de l'activité

Mise en mots de l’activité professionnelle/discours des acteurs sur l’expérience. Mes travaux s’inscrivent dans le registre épistémologique de mes recherches. Travaillant beaucoup à partir du discours des acteurs, j’ai plus particulièrement réfléchi à la façon dont il était possible de recueillir et d’analyser un discours sur l’activité(travail réel). J’ai développé la méthode des Ateliers d’échange et d’écriture sur l’activité professionnelle et analysé les effets et les productions permises par cette démarche, tant dans une perspective d’analyse du travail, que d’utilisation en formation professionnelle. Ces travaux ont donné lieu à une succession d'articles et chapitres d'ouvrages parus en France et au Québec (2006, 2007, 2009, 2011). J’ai pour projet de les prolonger par la publication d'un ouvrage. Ils ont été prolongés par des travaux d'étudiants de master et de doctorat (Starck, 2009) notamment, quia expérimenté un dispositif d'écriture sur l'activité à distance. S. Starck (MCF), O.Kherroufi et Juan Pablo Garrido, Marie Andrys, actuellement inscrits en thèse avec moi mobilisent cette méthode.

L’atelier d’écriture et d’échange sur l’activité que j’anime en master 2 CDVA dans une UE dont je suis responsable est un dispositif totalement original que j’ai créé il y a quelques années lors de ma période en Lorraine. Des publications sont déjà associées à ce dispositif dont j’ai étudié le fonctionnement et les effets et j’envisage l’écriture d’un ouvrage qui formalisera l’ensemble de la démarche. L’atelier a pour objectif d’initier les étudiants à une pratique d’écriture sur l’activité de travail. Des textes courts issus d’une « écriture vive » générée sur la base de déclencheurs sont rédigés puis discutés dans des sous groupes. Les étudiants sont ensuite amenés à produire un effet réflexif sur leur pratique. J’incite les étudiants à transférer cette méthode dans leurs différents milieux professionnels et en direction de publics divers.