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Patrice Canivez

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Sur rendez-vous A3.385
Spécialité Philosophie morale et politique, histoire de la pensée politique Domaines de recherche Etat, société, violence, argumentation politique, théorie critique, théorie de l’histoire, Histoire de la pensée politique, Philosophie d’Eric Weil

Présentation

Mes travaux portent à la fois :

1.       sur l’action et l’argumentation politiques, sur la théorie de l’histoire

2.       sur la philosophie d’Eric Weil envisagée comme pratique du discours, et plus particulièrement sur le concept de reprise.

 

 

1. L’action politique et l’argumentation – la question de l’histoire

 

Cette ligne de recherche donne leur unité à une série de travaux consacrés, au cours des dernières décennies :

a) à des questions politiques contemporaines : éducation et citoyenneté, nations et nationalisme, les transformations de l’Etat-nation au sein d’une société en cours de mondialisation, l’action politique dans le cadre des démocraties constitutionnelles, la démocratie transnationale, le multiculturalisme européen, l’argumentation politique et les procédures de compromis, le concept de révolution, etc.

b) à l’analyse et la discussion des auteurs classiques (Aristote, Rousseau, Hegel) et contemporains (E. Weil, H. Arendt, J. Habermas, P. Ricoeur).

Cette ligne de recherche a pour cadre général le problème des rapports entre la violence et le sens, problème qui pose aussi bien la question du pluralisme des visions du monde que celle des modalités de l’action. Dans cette perspective, l’une des questions centrales est celle des limites et des conditions de possibilité de l’action par l’échange d’arguments, i.e. des conditions d’un passage des formes violentes à des formes non-violentes mais efficientes de l’action politique.

Enfin, cette ligne de recherche conduit à revenir sur la théorie de l’histoire. Toute action politique implique une façon de comprendre l’histoire. Toute conceptualisation de l’action présuppose une prise de position par rapport à la théorie de l’histoire – y compris en refusant les « grands récits » ou les métaphysiques de l’histoire. Cependant, la théorie de l’histoire doit être développée en rapport avec la question de l’argumentation. L’histoire doit être envisagée comme histoire des sociétés, des Etats, du genre humain. Mais il faut également prendre en compte l’usage du récit historique comme argument – un argument dont la mise en scène d’une « identité narrative » n’est qu’une des modalités. Un des auteurs chez lesquels il est particulièrement fécond d’examiner le rapport entre l’histoire des sociétés humaines et l’usage de l’argument historique, sous différentes formes, est Jean-Jacques Rousseau. Un livre sur les rapports entre histoire et politique chez Rousseau est en cours d’achèvement.

 

 

2. La philosophie d’Eric Weil – pratique de la philosophie et reprise

Une autre ligne de recherche porte sur la philosophie d’Eric Weil ou, plus exactement, sur la pratique de la philosophie par E. Weil et la manière dont il a théorisé et fondé cette pratique (dans Logique de la philosophie, Philosophie politique, mais aussi dans des Essais et conférences). Dans ce contexte, mes travaux portent plus spécifiquement sur le concept de reprise, concept peu exploré jusqu'à présent, quoiqu'il soit l'un des apports les plus originaux de Weil. Ce concept permet de comprendre :

•   comment une même pensée peut être exprimée dans différentes formes de conceptualité et de cohérence discursive ;

•   comment un même discours peut combiner (par inclusion, sursomption, hiérarchisation, mais aussi sous forme de contradictions constitutives) différents modes de conceptualité et de cohérence discursive.

Le concept de reprise permet d'analyser les formes de « langage philosophique » dans lesquelles se formulent les doctrines et les théories. Il permet de poser la question : a) dans le cadre d'une théorie du sens, de l'adéquation entre une pensée et le langage dans lequel elle s'exprime ; b) dans le cadre d'une théorie de l'action, des effets pratiques de ce « choix » d'une forme de langage (liens entre théorie de l’action et théorie de la réception).

Ce concept trouve une application :

•   dans le domaine de l'histoire des concepts et des idées ;

•   dans celui de la théorie de l’action et de l'argumentation politiques (concept rawlsien du consensus par recoupement, processus de compromis, etc.).