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L'adab al-Bahth ou l'émergence d'une nouvelle théorie de l'argumentation d'al-Samarqandi

En posant la question de la dialectique post-classique, post-avicennienne et post-razienne, nous interrogeons le rapport de la science à l'histoire de la théorie de l'argumentation, notamment l'histoire de l'adab al-Jadal et l'adab al-Bahth. Cependant, comment l'adab al-Bahth, la nouvelle théorie de l'argumentation, peut-elle prendre la centralité de l'histoire des théories de l'argumentation post-classique, post-avicennienne et post-razienne, ainsi que la nécessité d'admettre d'autres espaces de production du savoir? Peut-on se départir de certains critères historiques, de légimation et faire droit à l'émergence d'une nouvelle théorie de l'argumentation porteuse d'un nouveau type de dialectique?

 

Adab al-Jadal (dialectique)

Pour les théologiens islamiques, al-jadal (dialectique), est une méthode valable pour atteindre la vérité. Parfois, il est synonyme de spéculation, nazar, et est, par conséquent, un devoir incombant à la fois tous les musulmans ou quelque chose de hautement recommandée. 

Philosophie africaine

L'apologie d'une philosophie ou d'une science non-occidentale a-t-elle un sens? Il  se pourrait en effet qu'on se heurte ici à l'objection radicale adressée à toutes les tentatives de ce genre. Le repérage de telles réflexions est une construction purement postcoloniale, visant un décentrement de l'histoire de la pensée philosophique. Pourquoi, dès lors revenir sur la question? C’est qu’il est de la nature des problèmes philosophique de ne jamais disparaître complètement. La philosophie en tant que pensée ou ensemble articulé de pensées est plus largement répandue qu’on ne le croit souvent. Cependant, l’histoire de la philosophie, la façon dont elle est écrite, s’oppose à une telle entrée dans la philosophie. Cependant, une attention plus rigoureuse doit être mise, si nous nous risquons à inaugurer une discussion portant comme titre: une philosophie africaine est-elle possible?

Hegel et l'Afrique

Assumant ses positions dans Les Leçons de la philosophie de l’histoire, Hegel passe au crible de la critique toute aspiration d’une supposée philosophie africaine. Ce n’est pas pour rien que les africains placent les thèses de celui-ci au centre de leur préoccupation philosophique. Hegel présuppose l’Afrique comme une tabula rasa culturelle. Hegel n’a de cesse d’affirmer qu’il ne saurait y avoir de liberté ni pensée, entendue au sens philosophique du terme, pour les peuples non-européens. La philosophie, la pure pensée et la liberté ne se trouvent qu’en Occident, par ailleurs le seul continent historique. L’Europe, le seul continent digne de la philosophie. La philosophie est tenue même pour le telos de l’Europe. Heidegger est catégorique : «la philosophie est grecque dans son être même. La philosophie est grecque dans son être propre ne dit rien d’autre que l’Occident et l’Europe sont, et eux seuls sont, dans ce qui a de plus intérieur dans leur marche historique, originellement philosophique». Parce que les Grecs sont des hommes libres, ils sont les premiers à saisir l’objet dans un rapport avec le sujet : tel serait le concept, selon Hegel

Kagame et les catégories bantu-rwandaises de l'être

Il s’agit de parler de ce que La philosophie bantu-rwandaise de l’être met entre parenthèse dans son rapport à l’histoire générale de la philosophie et, pourquoi ce texte met la philosophie africaine entre parenthèse. C’est la raison pour laquelle cette présente étude constitue le cheminement d’une pensée qui se veut avant tout critique et détachée de tout afrocentrisme. L’analyse de la relation entre Aristote et Kagame montre le tournant épistémologique prenant comme source de la connaissance des langues bantoues. Kagame a une connaissance profonde des débats scolastiques et il montre dans sa discussion du problème de la philosophie africaine, comment l’être se déploie dans la Weltanschauung bantoue. Il s’agit du socle épistémologique, sur lequel il convient maintenant de s’arrêter.

Hountondji et la problématique de la philosophie africaine

Les travaux de Paulin Hountondji sont bien plus lus aujourd’hui. Il est vrai que son parcours, notamment intellectuel, a de quoi intéresser les recherches autour de la problématique du statut théorique de la philosophie en Afrique. Il fut normalien, élève de Althusser, enthousiasmé par la tradition épistémologique bachelardienne, qui se développe sous ses yeux. L’entreprise d’Hountondji se développe ainsi à la charnière de l’épistémologie et de la phénoménologie, dans l’espace ménagé par les phénoménologues français de la connaissance. Rien ne le montre mieux que les raisons qui ont conduit Hountondji à différer l’achèvement de sa thèse d’État, avant que la controverse sur l’ethnophilosophie ne l’éloigne en apparence de Husserl. Hountondji lance ce syntagme d’« ethnophilosophie » qui va se répandre comme une traînée de poudre et donnera lieux à une querelle autour d’une « ethnophilosophie ». L’idée d’« ethnophilosphie » renvoie à la possibilité de savoirs locaux qui ne seraient pas donnés en Occident. C’est la possibilité d’identifier des sortes de systèmes de pensée, des configurations ordonnées de concepts. L’« ethnophilosophie » n’est rien d’autre pour Hountondji qu’une manière d’attaquer le geste philosophique de l’auteur de La philosophie bantu comparée et de La philosophie bantu-rwandaise de l’être, à savoir Alexis Kagame.