Melanie Nortier
- FACULTE DES HUMANITES
- DEPARTEMENT HISTOIRE
Présentation
Titre de la thèse : Du projet de formation au choix de la carrière : parcours d'élèves des écoles primaires supérieures (1881-1941).Finalités, fonctionnement et recrutement des EPS sous la Troisième République.
Sous la direction de Jean-François Condette
Résumé
Les écoles primaires supérieures prennent un nouvel essor à partir de 1881. Ce réseau du "primaire prolongé" offre aux classes populaires et aux franges inférieures des classes moyennes une possibilité de scolarité prolongée gratuite qui doit permettre une forme de mobilité sociale après le certificat d’études primaires. La problématique centrale de cette thèse est de mesurer concrètement, par des études de cas, le rôle promotionnel réel des écoles primaires supérieures dans les parcours des élèves qui les fréquentent : sont-elles réellement des tremplins qui permettent aux enfants doués et travailleurs des milieux populaires d’accéder à une forme de promotion sociale et professionnelle par les études, « collèges du peuple » comme l’avaient signalé Jean-Pierre Briand et Jean-Michel Chapoulie ? Quels contenus scolaires et quelles pédagogies sont alors mis en œuvre pour atteindre ces objectifs d’insertion professionnelle ascendante, pour quelles certifications ? Pour répondre à ces questions, nous nous appuyons sur les sources archivistiques de quatre espaces géographiques : l’académie de Chambéry, l’académie de Lille, le département du Cantal et la ville de Toulouse. Des espaces profondément ruraux aux espaces industriels, économiquement dynamiques, transfrontaliers ou tertiarisés, cette sélection offre une vision complémentaire de l’histoire des élèves des écoles primaires supérieures entre 1881 et 1941. La nature variée des documents disponibles permet d’envisager, même modestement, le recours aux méthodes quantitatives, à partir de l’analyse de quelques registres-matricules conservés et remplis sur toute la période concernée. Cette approche est associée à des études plus qualitatives de parcours d’élèves spécifiques, s’appuyant sur la correspondance, les dossiers individuels, éventuellement les travaux d’élèves, les souvenirs familiaux et les archives privées si elles existent. Les méthodes pédagogiques, les enseignements et la vie de l’établissement peuvent être étudiés à partir des bulletins d’inspection des enseignants, des procès-verbaux de leurs réunions, des rapports du directeur, mais aussi des bulletins des Amicales et des syndicats. La réflexion est menée à partir de trois axes : les lieux d’implantation des écoles primaires supérieures et leur place au sein d’un réseau d’établissements global, puis les contenus des enseignements, les pratiques pédagogiques et les examens et enfin les parcours d’élèves en contexte, le recrutement et la sortie des écoles. Cette recherche se donne donc pour ambition de suivre les familles, parents et enfants, filles et garçons, du choix de l’établissement jusqu’à l’entrée dans une carrière, au fil de la progressive prise de pouvoir de l’État sur les formations.