Marion Luyat
Axes de recherche
Mes travaux sont centrés sur une des grandes fonctions cognitives: la perception. La perception m'intéresse dans sa globalité, de la perception et ses liens avec l'action jusqu'aux perceptions plus complexes comme la perception de soi-même normale et pathologique et la perception dans des environnements extrêmes (microgravité). Concernant la perception de soi, on sait que celle-ci est biaisée. Des études ont, en effet, montré qu’on se perçoit plus “intelligent”, plus “beau”, plus “honnête” que nous ne le sommes en réalité. En vieillissant, on peut également être enclins à surestimer ses performances motrices et à sous-estimer son âge. Ce phénomène est connu sous le terme "d'illusion positive" (Taylor & Brown, 1987).
Quelles sont les conséquences lorsque ce biais « normal » est exagéré et quelle en est l'origine? Nous tentons de répondre à ces questions en nous penchant sur la pathologie mentale et sur le vieillissement normal et pathologique (maladie d’Alzheimer débutante). Le deuxième axe de recherche actuel porte sur la perception de son propre corps, en particulier sur le biais de surestimation du corps chez les patientes souffrant d’anorexie mentale. Ce biais est préoccupant car il est susceptible de contrecarrer l'effet des psychothérapies entreprises par ailleurs. En effet, “se sentir toujours plus grosse” malgré la perte de poids drastique peut continuer à inciter la patiente à maintenir ses conduites restrictives alimentaires. Arriver à lever ce biais de perception est un enjeu important au niveau thérapeutique. Nous abordons ce problème avec une approche neuropsychologique, c’est-à-dire en tentant de relier une altération mentale et/ou comportementale (i.e. le biais de surestimation) à un dysfonctionnement d’une structure cérébrale, en l'occurence le cortex pariétal.