Margaux Viallon
Présentation
Thèse de science politique
La violence féministe : socio-histoire d'un mode d'action invisibilisé
Sous la direction de Sandrine Lévêque
Résumé : Née d'une interrogation quant au paradoxe du supposé pacifisme des mouvements féministes face aux violences patriarcales, cette thèse prend pour objet la violence féministe en France depuis la fin du XIXe siècle. À partir d'une recherche empirique combinant travail d'archives, entretiens et observations, ce travail s'emploie à analyser les recours à la violence - physique ou symbolique, offensive ou défensive - des actrices de l'espace de la cause des femmes pour lutter contre le patriarcat, et à souligner l'importance d'un tel mode d'action depuis la première vague du féminisme. Pour ce faire, cette thèse documente en premier lieu la violence féministe, en identifiant les actions, théories et mobilisations qui y ont recours, les conditions sociales de possibilités de cette violence ainsi que les arguments de légitimation de ce mode d'action. Dans un second temps, cette recherche s'intéresse aux enjeux de représentation et de mémoire liés à la violence féministe. Elle étudie alors l'invisibilisation de celle-ci au profit d'autres discours unificateurs au sein des mobilisations actuelles et cherche à comprendre le processus de construction de la mémoire historique d'un féminisme pacifique.