Maeva Lamoliere
Axes de recherche
En quelques mots
Mes recherches ont pour ancrage l'articulation entre la théorie, la pratique et la création.
Dans le cadre de ma recherche de doctorat, je me suis intéressée à la danseuse et chorégraphe de danse butô, Carlotta Ikeda. Cette recherche m'a conduite à déployer des méthodologies multiples et croisées : enquête historique, enquête de terrain, conduite d'entretiens, analyse d'oeuvres et analyse du geste, outils issus des études de genre, esthétique.
Je m'interroge aujourd'hui sur les représentations des féminins dans la création chorégraphique contemporaine en portant une attention spécifique aux enjeux sensibles, esthétiques et politiques du costume.
Danse butô
Ma recherche de doctorat s’est articulée autour de la danseuse et chorégraphe de danse butô, Carlotta Ikeda (1941-2014), directrice artistique de la compagnie Ariadone. Travailler sur cette figure chorégraphique m’a conduite à me spécialiser sur la danse butô mais également de penser les dynamiques de circulations transnationales, transgestuelles et transesthétiques à l’oeuvre, tout en développant des outils précis et sensibles pour analyser le geste dansé et les œuvres chorégraphiques. Cette étude m’a amenée à interroger les catégories en danse en menant une analyse fine et détaillée de la circulation de Carlotta Ikeda du Japon vers la France et en analysant sa réception critique en France. Ce point m’a alors permis de situer la chorégraphe et danseuse dans le paysage chorégraphique français depuis les années 1980. Enfin, ma recherche s’est principalement articulée à la notion de « féminin », pensé ici au pluriel et depuis une corporéité monstrueuse et mutante. Ma recherche s’est située au croisement entre une approche historique (enquête dans les archives de Carlotta Ikeda, avant-gardes artistiques japonaises, histoire de la danse en France, analyse de la réception critique, étude des circulations), une approche esthétique (analyse des œuvres, notions de grotesque, de monstruosité et d’informe, esthétique de l’ero-guro-nansensu, analyse des costumes), les études de genre (historiographie des femmes en danse, rapports de pouvoir, féminin(s) phénoménologique(s)) et savoirs issus de l’expérience pratique (parole des danseuses, entretiens, analyse de la pédagogie, analyse du geste dansé, états de corps)
Recherche adossée à la pratique
Danseuse de formation (Trinity Laban Conservatoire de Londres), j’ai poursuivi cette dynamique pratique lors de ma recherche de doctorat (2018-2023) en assumant une thèse en danseuse. Ainsi, ma recherche m’a conduite à déployer des approches méthodologiques multiples : enquête dans les archives, entretiens avec les danseuses de la compagnie, terrain de recherche au Japon, analyse d’œuvres chorégraphiques et analyse du geste dansé, études de genre, analyse de la réception critique, tout en pensant et en activant le studio de danse et la transmission du geste dansé comme une source de savoir et une méthode de recherche, sans aucune hiérarchie entre ces différentes approches. Cette dynamique entre théorie et pratique m’accompagne également puisque je travaille en tant qu’interprète-auteure et chercheuse en danse tout en développant des enseignements théoriques et pratiques auprès de différents publics (enfants, danseureuses, amateurices, professeur·e·s de danse, étudiant·e·s en danse, publics dits « fragiles ») et dans différents contextes (conservatoires, écoles supérieures de danse, universités, projets de médiation culturelle). Travailler entre ces différents contextes et depuis ma posture d’artiste-enseignante-chercheuse m’a permis de tisser des liens avec différents partenaires et structures artistiques et pédagogiques tout en étant en interaction avec la création contemporaine et ses acteurices.