Joris Vincent
Axes de recherche
Le rugby et ses acteurs : trajectoires et stratégies
Histoire des transformations sociales et techniques du rugby et de ses acteurs
À partir de mon travail de thèse à propos de l'histoire des techniques en rugby de 1845 à 1958, je m'attache à étudier les processus structurants de l'évolution du rugby français en articulant les transformations techniques et les transformations sociales. Cette position me conduit ces dernières années, au regard de la récente professionnalisation du rugby en 1995, à analyser plus particulièrement les mutations contemporaines du rugby à partir de la question du travail et de la reconversion des rugbymen. Cet axe de recherche m’a permis de collaborer avec Sébastien Fleuriel, Professeur à l’université de Nantes et membre du Centre Nantais de Sociologie – UMR 6025 avec la publication d’un article dans une revue à comité de lecture et des chapitres d’ouvrage. J’ai également travailler avec Manuel Schotté, Professeur à l’université Lille 1 et membre du Clersé - UMR CNRS 8019 autour de la structuration des marchés du travail sportif, en m’intéressant plus particulièrement à la période de l’amateurisme marron en rugby des années 1970-1990, qui m’ont conduit à la rédaction de chapitre d’ouvrages et la réalisation de communications orales.
Histoire de la construction des discours et des savoirs en rugby.
En travaillant sur les rapports entre le monde médiatique (presse écrite et médias télévisuels) et la « famille » du rugby, j’ai pu identifier un certain nombre de processus de construction et de diffusion des discours et des mythologies dans le monde du rugby. Pour approfondir cette étude, j’ai choisi d’orienter mes recherches vers une analyse plus littéraire des romans liés au rugby. Ce travail m’a permis de collaborer avec Thomas Bauer, Maitre de Conférences HDR à l’Université de Limoges et membre du EHIC - EA 1087. Les résultats de ces recherches m’ont permis en particulier de déconstruire et reconstruire certaines grandes idées de l’histoire du rugby telles que le French Flair ou l’adage « Sport de voyous pratiqué par des gentlemen ». De la même manière, elles m’ont permis de mieux comprendre la figure du héros en rugby et des ses rapports à la vulnérabilité. Ces recherches se sont ainsi concrétisées par des publications dans des revues internationales à comité de lecture et par des chapitres d'ouvrages.
Histoire invisible du rugby.
Mes recherches précédentes sur les questions de la vulnérabilité et du genre en rugby m’ont conduit à identifier et analyser le rôle d’un certain nombre d’acteurs plus ou moins cachés et/ou plus ou moins visibles dans la grande histoire du rugby. Je me suis donc attaché à observer ces différents acteurs apparemment invisibles dans l'évolution de la pratique. Ainsi en travaillant sur certains groupes minoritaires comme les femmes ou certains membres des comités directeurs de la FFR ou des joueurs « de seconde catégorie », j’ai pu reconstruire une autre histoire du rugby complémentaire de l’histoire dominante et communément admise. Des personnalités féminines comme la Doctoresse Houdré ou Mademoiselle Curabet, des dirigeants fédéraux comme R.-M. Rolland, trésorier de la FFR mais aussi romancier (Le taureau de Mazargues, 1931), des joueurs comme Félix Éboué, bien connu comme personnalité de la vie politique française mais moins identifié comme un des premiers joueur de couleur du rugby français. Ce travail m’a permis de rédiger des chapitres d’ouvrage.
Une histoire appliquée pour passer de la recherche et de la connaissance scientifique à la mise en pratique de technologies.
Détenteur d’une thèse en sciences du sport et acteur également sur le terrain de la pratique rugbystique, l’état de mes recherches et de mes collaborations m’ont conduit à construire des passerelles plus fines et plus efficaces entre le monde de la recherche et les besoins et exigences des acteurs du terrain (entraineurs, éducateurs et joueurs). Ainsi en travaillant précédemment sur le concept de vulnérabilité mais aussi sur les questions de la professionnalisation du rugby, j’ai été amené à m’intéresser aux problématiques de la traumatologie des rugbymen et rugbywomen et plus particulièrement à la question des commotions cérébrales. En collaboration avec Christine Moroni, Professeur à l’Université de Lille et membre du laboratoire PSITEC – EA 4072, nous travaillons sur la mise en place de nouvelles technologies pour comprendre, détecter et protéger la santé des pratiquant(e)s. Ce travail de recherche est complété par une mise en synergie avec les étudiant(e)s de 2ème année de l’École Centrale de Lille pour produire des prototypes de protection des joueurs et joueuses. Ce projet se réalise avec Pauline Lecomte, Maitre de Conférences à l’École Centrale de Lille et membre du Laboratoire Mécanique de Lille – FRE 3723.