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Thèse : « Gouverner Arras sous les ducs de Bourgogne : transitions sociales, logiques territoriales et réseaux de pouvoir (1384-1477) »

Sous la direction de Jean-Baptiste Santamaria, maître de conférences HDR en histoire médiévale

Cette thèse de doctorat vise à comprendre comment la ville d’Arras fut intégrée au sein de l’État bourguignon entre 1384 et 1477, en une période marquée par une reconfiguration territoriale majeure entre le nord de la France et les anciens Pays-Bas, alors que l’espace du pouvoir réuni par les ducs de Bourgogne de la maison de Valois se dilata du duché de Bourgogne à la Frise. La position géographique d’Arras – située à quasi-équidistance des villes de Paris, capitale du royaume de France, et de Malines, érigée en capitale administrative des Pays-Bas bourguignons par Charles le Téméraire – permet de réfléchir à la territorialisation du pouvoir politique à la fin du Moyen Âge et à sa logique réticulaire : souhaitant asseoir leur pouvoir dans leurs territoires, les ducs de Bourgogne cherchèrent en effet à s’appuyer sur des personnes de confiance, qui en tirèrent souvent elles-mêmes profit de deux manières. D’une part, elles obtinrent le soutien du prince ; d’autre part, elles prirent la tête d’un réseau local de clientélisme et de patronage, qui put d’ailleurs faire obstacle à l’exercice d’une autorité directe du prince sur ses territoires.
Ainsi, afin de proposer une analyse territoriale de l’intégration de la « bonne ville » d’Arras dans les pays bourguignons, je suis amené à étudier les figures du gouvernement à Arras, hommes de pouvoir et hommes du pouvoir : les bourgeois et échevins de la ville et les officiers du prince, au premier rang desquels se trouvait le bailli puis gouverneur d’Arras. Celui-ci, systématiquement issu de la famille Le Jeune de Contay à partir de 1435, disposait de son propre réseau et put ainsi renforcer sa clientèle, dans un contexte d’interrelations entre la ville et la cour, permettant de saisir la place des élites nobiliaires et administratives dans le gouvernement urbain, dans un moment de crise de la féodalité et de construction de l’État – amenant à réévaluer la notion de « féodalisme d’État ». Dans une période charnière pour la ville d’Arras, à la fois politique, économique, démographique et architecturale, je cherche à mettre en évidence les stratégies patrimoniales et les pratiques matrimoniales ayant permis ces mutations.
Par le biais de la prosopographie, de l’analyse de réseaux et d’un système d’information géographique, je serai ainsi amené à montrer comment se construit le pouvoir, à grande échelle, au bas Moyen Âge.