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Jessica Wilker

Maîtresse de conférences CNU : SECTION 10 - LITTERATURES COMPAREES Laboratoire / équipe

Enseignements

Cours assurés en 2023/24

L1 / S2 / UE2 (Littérature et culture européennes) : Formes poétiques de la brièveté (France, Japon, Allemagne)

La forme japonaise du haïku a connu en Europe un immense succès dans les premières années du 20e siècle. Ces poèmes brefs ont été traduits, imités, analysés et réécrits par bon nombre de poètes célèbres et ont inspiré l’expérimentation littéraire autour d’autres formes brèves. Nous analyserons les analogies et les différences de poèmes japonais, de poèmes brefs allemands (de Bertolt Brecht et du poète contemporain Durs Grünbein qui a écrit un journal de voyage au Japon en haïkus) et de poèmes du poète français Guillevic. Des exercices d’écriture poétique seront également proposés.

 

Œuvres au programme :

  • Guillevic, Du domaine. Euclidiennes, Poésie/Gallimard.
  • Haiku. Anthologie du poème court japonais, présentation, choix et traduction de Corinne Atlan et Zéno Bianu.

Un dossier de textes supplémentaires sera distribué.

 

L3 / S5 / UE2 (Littérature et culture européennes) : Poésie de la fin d’un monde

Il peut paraître étrange de ne traiter qu’un seul texte dans le cadre d’un cours de littérature comparée ; mais le poème The Waste Land de T.S. Eliot, un des plus célèbres de la poésie européenne du XXe siècle et une référence pour l’expression du sentiment de la fin d’un (du ?) monde et d’une époque est plus qu’un poème. Écrit dans les années 1920, dans un monde où tout a déjà été dit, T.S. Eliot rassemble, en 434 vers, plusieurs cultures, plusieurs époques, six langues différentes et de multiples niveaux de langage. L’analyse détaillée de ce poème nous permettra ainsi d’aborder la question de l’intertextualité, notamment grâce aux références à d’autres textes majeurs de la littérature mondiale (Baudelaire, Dante, Shakespeare, Ovide, Verlaine, Hermann Hesse, mais aussi la Bible et les Upanishad), à la musique (les opéras de Wagner, mais également des chansons) et à la légende de la quête du Graal. Dans le cadre du contrôle continu, les étudiants seront invités à écrire eux-mêmes un poème en mettant en œuvre les procédés les plus importants utilisés par Eliot que nous aurons identifiés ensemble.

Œuvre au programme :

T.S. Eliot, La Terre vaine, traduit par Pierre Leyris, éd. Points.

Un dossier de textes supplémentaires sera distribué.

 

L3 / S5 / UE2 (Littérature et culture européennes) :

Rimbaud et Trakl. Deux poètes hermétiques – l’invention d’un nouveau langage poétique entre modernité et expressionnisme.

Ce cours s’intéresse à deux figures essentielles de la modernité poétique de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle, à deux poètes morts après une vie brève et tumultueuse. En rupture avec la tradition poétique, Rimbaud et Trakl écrivent des poèmes souvent considérés comme difficiles, voire incompréhensibles, foisonnant d’images nouvelles, de métaphores surprenantes et de motifs inouïs (comme, par exemple, la violence, la laideur, la déshumanisation). Nous verrons comment on peut lire, comprendre et analyser un poème en apparence hermétique et tenterons de déceler dans ces deux œuvres denses et importantes les analogies qui permettent de les rapprocher et de les considérer comme deux exemples de la modernité.

 

Œuvres au programme :

Rimbaud, Œuvres complètes, éd. de Jean-Luc Steinmetz, Garnier-Flammarion.

Trakl, Poèmes II, traduits par Jacques Legrand, édition bilingue, Garnier-Flammarion.

 

 

S2 (semestres 2/4/6) / UE 9 « décyclée » : « Littérature et musique II »

Ce cours est indépendant du cours « Littérature et Musique » du premier semestre – tous les étudiants qui le souhaitent peuvent donc le suivre. Nous nous intéresserons aux liens historiques entre trois formes d’expression artistique – musique, danse et littérature – qui ne cessent de se croiser et particulièrement à leurs relations aux 19e et 20e siècles. Les étudiants seront invités à assister à la représentation d’un ballet, inspiré de textes littéraires, d’Anne-Teresa de Keersmaeker à l’Opéra de Lille au mois d’avril. Une partie du cours sera consacrée à la mise en œuvre de formes d’écriture musicales (la sonate, la fugue) dans la poésie.

Œuvre au programme :

Paul Valéry, Philosophie de la danse, éd. Allia.

Un dossier de textes photocopiés sera distribué en cours.

 

 

Master / S1 / Littérature comparée / Tronc commun

Intervalles du temps dans la poésie moderne

Ce séminaire essaie d’analyser la façon dont la poésie moderne  tente de transcrire la perception de moments « hors du temps ». Si l’expression de la temporalité dans la prose a souvent été traitée par la critique (notamment par Gérard Genette dans Figures 3), elle est plus rare dans les écrits sur la poésie, art qui semble échapper – ou tenter de le faire – au temps linéaire, au temps qui passe. Nous essayerons de distinguer des notions comme l’interstice, l’entre-deux, l’intervalle, notamment en prenant comme exemples concrets de ces instants les occurrences de « midi » et de « minuit » dans les textes littéraires, ces instants dans lesquels le temps tend à se figer et à se transformer en espace. L’intérêt pour les civilisations orientales et/ou asiatiques que manifestent la plupart des poètes qui nous occuperont nous permettra d’esquisser un lien avec les trois temporalités que l’on peut distinguer dans la culture japonaise.

Un recueil comportant des textes théoriques et philosophiques et des extraits d’œuvres littéraires sera distribué aux étudiants en début de séminaire.

Bibliographie (très) sommaire :

  • Gérard Genette, Figures 3, Seuil, 1972.
  • Katô Shûichi, Le temps et l’espace dans la culture japonaise, traduit et annoté par Christophe Sabouret, Paris, CNRS éditions, 2009.
  • Georges Poulet, Études sur le temps humain, 4 tomes (malheureusement épuisés), Pocket « Agora » (éditions originales entre 1949 et 1968).
  • Georges Poulet, Les Métamorphoses du cercle, Pocket « Agora », 2016 (éd. originale 1961).
  • Paul Ricœur, Temps et récit, 3 tomes, Points Seuil (1983-1985).

 

 

 

Master / S1 et 3 / Littérature comparée / Lecture en VO (anglais)

Ceci n’est pas un séminaire de langue ni de traduction, mais bien de littérature, de ces « beaux livres » dont Proust écrit, dans Contre Sainte-Beuve, qu’ils « sont écrits dans une sorte de langue étrangère ». Après un rappel des principales théories de la traduction à partir d’exemples précis, nous nous intéresserons en particulier au cas des poètes traducteurs et à la comparaison de différentes traductions de grands textes poétiques qui n’ont jamais cessé d’être retraduits au cours des siècles. La question de l’interprétation, du signe et de la langue comme traduction de la pensée sera abordée, de même que celle de l’intraduisible, de ce qu’il y a d’irréductible dans chaque langue et qui trouve un écho dans les textes littéraires et, en particulier, dans la poésie. Dans la mesure où nous nous intéresserons surtout à des textes poétiques (et aux particularités de la métrique et de la versification anglaise), une bonne maîtrise de la langue anglaise est indispensable.

Un corpus de textes sera distribué en début de semestre.

Indications bibliographiques :

  • Émile Benveniste, Problèmes de linguistique générale, Paris, Gallimard, 1966.
  • Antoine Berman, Pour une critique des traductions : John Donne, Paris, Gallimard, 1995.
  • Jean François Billeter, Trois essais sur la traduction, Paris, Allia, 2014.
  • Barbara Cassin (dir.), Vocabulaire européen des philosophies, Paris, Seuil/Le Robert, 2004.
  • Roman Jakobson, « Aspects linguistiques de la traduction », Essais de linguistique générale, Paris, Minuit, 1963.
  • Jean-René Ladmiral, Traduire : théorèmes pour la traduction, Paris, Gallimard, 1994.
  • Henri Meschonnic, Poétique du traduire, Verdier, 1999.
  • Georges Mounin, Les belles infidèles [1994], Lille, Septentrion, 2016.
  • Georges Mounin, Les Problèmes théoriques de la traduction, Paris, Gallimard, 1963.
  • Inês Oseki-Dépré, Théories et pratiques de la traduction littéraire, Paris, Armand Colin, 1999.
  • Danielle Risterucci, Introduction à l’analyse des œuvres traduites, Paris, Armand Colin, 2008.
  • Tiphaine Samoyault, Traduction et Violence, Paris, Seuil, 2020.
  • Traduire en poète (études réunies par Geneviève Henrot Sostero et Simona Pollicino), Arras, Artois Presses Université, 2017.
  • Paul Valéry, « Traduction en vers des Bucoliques de Virgile, précédée de Variations sur les Bucoliques », Œuvres, t.1, Paris, Gallimard (La Pléiade), 1957.