Mes activités de recherche ont initialement porté sur les réponses et les limitations cardiorespiratoires à l'exercice et à l'entraînement de l'enfant. Cette thématique de recherche a évolué en intégrant l'analyse de l’activité physique spontanée de l'enfant et ses relations avec la performance et la santé. Depuis 2012, mes travaux sont orientés vers 2 axes : les performances et la récupération lors d’exercices intermittents brefs à haute intensité et la mesure et la promotion de l’activité physique. Ces thèmes s’inscrivent dans l’axe scientifique (Activité physique, muscle, santé) de l’ULR 7369. 

Chez les jeunes adultes, les études réalisées ont montré les intérêts et les limites de l’utilisation de certaines stratégies de récupération. Les résultats de la première étude montrent que le bain froid est plus efficace que la cryothérapie corps entier pour accélérer les cinétiques de récupération sur la puissance des membres inférieurs après exercice. Bien qu’il n’y ait pas eu de différence pour la récupération de la force entre les deux stratégies, le bain froid a permis de diminuer les douleurs musculaires et d’améliorer la perception de la récupération au cours des 24-48h qui suivaient l’exercice. (Abaidia et al., IJSPP, 2017). La deuxième étude a montré que la réalisation d’une séance de musculation après un exercice inducteur de dommages musculaires peut influencer la performance de la force 48h après exercice. Bien qu’il n’y ait pas d’effet bénéfique additionnel sur la force, l’addition d’une séance de musculation du haut du corps le lendemain d’un exercice inducteur de dommages musculaires n’affecte pas négativement les cinétiques de récupération (Abaidia et al., JSCR, 2017).

Les dernières études réalisées ont eu pour but d’étudier les corrélations entre plusieurs tests de performance physique à dominante anaérobie et les paramètres osseux chez les jeunes adultes Libanais. L’objectif final était de définir les tests physiques les plus prédictifs des paramètres osseux dans cette population, ce qui pourrait avoir des applications pratiques dans le domaine de la prévention de l’ostéoporose. La puissance maximale évaluée par le test force-vitesse sur ergocycle semble être un déterminant positif de la densité minérale osseuse chez l'homme mais pas chez la femme. Les performances de sprint de 20 mètres étaient quant à elles positivement corrélées à la densité minérale osseuse du col fémoral chez les hommes (Khawaja, Sabbagh et al., 2020).

Chez l’enfant, les recherches sont menées afin de mieux comprendre la spécificité des adaptations cardiorespiratoires et métaboliques des enfants à l’exercice. Les stratégies de récupération chez les enfants sont peu ou prou étudiées. Une première étude a montré que les valeurs des seuils ventilatoires étaient plus élevées après un entraînement intermittent à haute intensité (Mucci P, Baquet G et al., Pediatr Pulmonol, 2013). Le but de la deuxième étude était donc de comparer les réponses cardiorespiratoires des enfants lors de séances de course continue et de course intermittente. La réponse cardiorespiratoire (%peakVO₂, temps passé à peakVO₂) est significativement plus importante lors d’un exercice aigu comprenant des courses continues à 80-85% de VMA que lors d’un exercice comprenant des courses intermittentes et brèves à un haut pourcentage de VMA (100 à 130% de VMA). Cependant, le temps passé à peakVO₂était identique lors des protocoles de course intermittente composé de périodes d'exercice de durée égale totale de 10 ou 20s. (Baquet et al., IJSM, 2017). La troisième étude comparait l’effet de deux modalités de récupération (active vs passive) lors de courses intermittentes de 15s à 120% de VMA, entrecoupées de temps de récupération de 15s, sur le temps limite d’exercice et le temps passé à peakVO₂. Le temps limite d’exercice était significativement plus long avec une récupération passive. Les enfants passaient le même temps à un haut pourcentage de peakVO₂, mains maintenaient un plus haut niveau de VO₂ lors de l’exercice avec un mode de récupération actif (Baquet et al., Pediatr Exerc Sci, 2019).

 La promotion d’un mode de vie actif et la lutte contre la sédentarité sont des objectifs du Programme national nutrition santé (PNNS). L’école est un lieu privilégié pour promouvoir l’activité physique car elle est un passage obligé dans la vie des jeunes. Deux groupes scolaires dans des zones d’éducation prioritaire et classique ont bénéficié d’un aménagement spécifique de la cour de récréation à l’aide de marquages au sol. L’aménagement était effectué suivant 3 zones de jeux spécifiques et codées à l’aide de 3 couleurs : une zone jaune d’activités de repos avec des jeux non actifs (exemples : les dames, les échecs), une zone bleue de jeux actifs visant à l’amélioration de la condition physique et les habiletés motrices, et une zone rouge sportive (exemples : football, basket-ball). La première étude suggère que les marquages de terrain de jeu sont une intervention simple, relativement peu coûteuse qui permet d’augmenter les niveaux d'activité physique à court terme des enfants et diminuer la sédentarité pendant la récréation. Des changements similaires ont été observés chez les garçons et les filles, mettant en évidence la validité sociale de cette approche. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour établir les effets à long terme de ces interventions sur l'activité physique dans les cours de récréation. (Blaes et al., Prev Med 2013). Les niveaux d’activité physique des garçons et des filles issus de milieux socio-économiques favorisés et défavorisés montraient des différences significatives en milieu scolaire. Ces résultats indiquaient que les interventions pendant la récréation scolaire devraient cibler les enfants dans les écoles se situant en milieu socioéconomique défavorisé, et notamment chez les filles, afin d’augmenter leur niveau d'activité physique (Baquet et al., BMC Public Health 2014), et de le maintenir (Baquet et al., Frontiers in Public Health, 2018).

Dans les objectifs transversaux des axes de recherche de l’ULR7369, dans le cadre du co-encadrement du Dr Semah Tagougui, des mesures d’activité physique ont été réalisées chez des sujets Diabétiques de type 1 (Tagougui et al., Diabetes Care 2015 ; Tagougui et al., MSSE 2015). Dans le cadre d’études menées conjointement avec le Service des Explorations Fonctionnelles Respiratoires Pédiatriques du CHRU Lille, des mesures de spirométrie conjointement à celles d’activité physique ont été également réalisées (Nève et al., ERJ Open Research, Nève et al., ERJ 2016 ; Nève et al., Pediatr Pulmonol, 2015). Dans le cadre de la thèse Patchina Sabbagh, des mesures d’activité physique ont été également réalisées. Etre actif (pratiquer plus de 150 minutes d'activité physique par semaine) est associé à des indices de résistance à la compression, de résistance à la flexion et de résistance aux chocs plus élevés du col fémoral (Zakhem, Sabbagh et al., 2020).