1/ Les modes de déplacement alternatifs à l’automobile

Depuis la fin des années 1990, je m’intéresse aux modes actifs (marche et vélo) avec la publication de nombreux articles et d’un livre sur Le retour de la bicyclette en prenant 200 ans de recul historique et une focale européenne. Cet ouvrage a connu un certain succès et m’a valu de nombreuses invitations à faire des conférences, y compris à l’étranger. J’ai exploré ensuite le tramway, les deux-roues motorisés, les engins de déplacement personnels motorisés, les véhicules partagés (en développant la notion de « coût du partage ») et plus récemment, avec toute une équipe, les véhicules intermédiaires (entre le vélo et la voiture). Ces travaux ont débouché dans un article sur la définition du concept de « système modal », chaque mode reposant sur quatre composantes : le mode lui-même, mais aussi l’infrastructure, l’utilisateur et un ensemble de règles.

2/ Les externalités négatives des transports

Mon attention a porté sur trois nuisances particulières. Après une dizaines de monographies sur les coupures urbaines, j’ai rédigé un ouvrage d’analyse et de synthèse sur ce sujet, La ville morcelée (qui a aussi fait l’objet de mon HDR). Après deux rapports de recherche sur la consommation d’espace par les transports, je prépare un autre livre qui montrera combien la voiture est particulièrement « spatiophage » par personne transportée et tout ce que cela implique dans l’aménagement urbain. Enfin, j’ai également travaillé sur l’impact des transports sur le paysage. Par ailleurs, en développant une approche systémique des nuisances, j’ai montré dans un article l’importance de « l’effet cocktail » de l’ensemble des externalités négatives des transports, en engendrant de multiples cercles vicieux (ou boucles de rétroaction positives).

3/ Les politiques publiques de déplacements urbains

Nous sommes en train de passer du « tout automobile » à des « rues pour tous ». Le tout automobile peut être clairement défini comme la priorité accordée à l’automobile en toutes circonstances. Sa remise en cause ouvre la porte à un débat sur quelle priorité accorder désormais aux modes de déplacement alternatifs. J’ai pu montrer que c’est la marche qui a le plus d’atouts et qui peut constituer le pivot des nouvelles politiques publiques de déplacements urbains en cherchant à construire un « système de transport écologique ». Cependant, pour réduire le trafic automobile, il existe au moins une cinquantaine de mesures aujourd’hui envisagées, mais seule une démarche globale (et non sectorielle) peut espérer donner une certaine cohérence à ces politiques de déplacements et minimiser leur coût (un article programmatique déjà publié et un livre en préparation). Ces travaux reposent notamment sur une critique des évaluations socio-économiques des projets d’infrastructure de transport.