Fayssal Tayalati
Axes de recherche
Mes travaux de recherches s’inscrivent dans le domaine de la sémantique et de la syntaxe, et abordent des problématiques dans une approche unilingue ou comparée. Mes principaux travaux portent sur les catégories lexicales, notamment les adjectifs et les noms désadjectivaux et déverbaux. Les différents travaux réalisés concernent quelques aspects sémantiques et syntaxiques de ces catégories, avec une attention particulière à la problématique de leur structure argumentale. Quatre axes (complémentaires) structurent ma recherche :
A. Inergativité et/ou agentivité dans le domaine adjectival
Les problématiques, que ce soit à travers l’étude des adjectifs à complément datif (ex. (in)fidèle) à, (dé)loyal à, sympathique à, etc.) ou des adjectifs d’évaluation de comportement (ex. gentil, courageux, généreux, etc.) sont centrées autour :
- des propriétés syntaxiques et sémantiques des compléments des adjectifs
- du marquage casuel des compléments des adjectifs
- de la source de l’interprétation agentive associée à certains adjectifs (ex. (in)fidèle, gentil, etc.)
- de la pertinence de la généralisation de la tête fonctionnelle Pred à tous les adjectifs prédicatifs
- du mode d’attribution de la qualité à l’entité qualifiée
Une partie des recherches a été menée en collaboration (avec katia Paykin, Danièle Van de Velde, Pauline Haas, Rafael Marin, Marleen Van Peteghem)
B. Les nom(inalisation)s en arabe standard et en français
Cet axe de recherche regroupe des travaux menés dans une approche unilingue ou comparée autour des noms. Une série de travaux est consacrée aux noms dérivés des adjectifs d’évaluation de comportement en français et s’articule autour des problématiques suivantes :
- les emplois (in)dénombrables des noms dérivés des adjectifs d’évaluation de comportement (ex. générosité, courage, gentillesse, etc.) avec les verbes supports avoir et faire :
- l’impossiblité pour certains noms dérivés d’adjectifs d’avoir un emploi dénombrable (ex. (*avoir, *faire (un courage/des courages)).
- la relation entre l’action de l’agent et les qualités exprimées
Une deuxième série de travaux décrivent les propriétés des noms dérivés de verbes en arabe standard en tirant profit de l’approche basée sur les structures lexico-conceptuelles des prédicats correspondants (cf. entre autres Jackendoff (1983, 1990) ; Levin (1993, 2000) ; Levin et Rappaport (1999, 2005)). Les problématiques abordées dans ces travaux concernent :
- le lien entre la structure conceptuelle des verbes et les (im)possibilités dérivationnelles
- les propriétés sémantiques et syntaxiques des noms déverbaux
- le sens des noms déverbaux : ex. les conditions qui permettent à un déverbal d’avoir (i) un sens résultatif concret, et avec ce sens (ii) d’être accompagné de l’argument thème du verbe correspondant
Une partie des recherches a été menée en collaboration (avec Danièle Van de Velde).
C. Autour des constructions existentielles et possessives
Une série de travaux s’articule autour de la corrélation - dans plusieurs langues (français, arabe standard, anglais) - entre les propriétés ontologiques des noms et leur emploi dans la construction possessive (avoir et équivalents) et existentielle locative (il y a et équivalents). Parmi les questions explorées figurent celles :
- des facteurs qui gouvernent le choix d’une construction particulière, lorsque plusieurs sont concurrentes : est-ce les propriétés référentielles des noms ou d’autres facteurs (pragmatique, le rapport au temps) qui sont déterminants ?
- les conditions qui permettent aux actions d’être conçus comme des parties. Cette problématique est appréhendée à travers la description des propriétés de plusieurs constructions qui expriment la possession inaliénable (ex. un logiciel à l’utilisation facile / un logiciel facile d’utilisation / le logiciel a une utilisation facile)
Une partie des recherches est/a été menée en collaboration (avec Vassil Mostrov, Bert Cappelle).
D. Les constructions à sens restrictif
Cet axe rassemble mes travaux les plus récents (en collaboration avec Lieven Danckaert et Vassil Mostrov) sur la syntaxe et sémantique des constructions à sens restrictif dans différentes langues (arabe standard, français, bulgare). Il s’agit aussi bien de la construction tough (ex. un livre agréable à lire) que de la construction partitive restrictive (ex. un enfant vif d’esprit). Parmi les problématiques abordées figurent :
- l’invariablité du prédicat dans la construction tough en arabe standard
- le statut syntaxique du N1 dans la construction tough en arabe standard : s’agit-il d’un élément détaché ou d’un broad sujet (cf. Doron et Heycock (1999) ; Alexopoulou et al. (2004)).
- le statut syntaxique des éléments français à (dans la construction tough) et de (dans la construction partitive restrictive)