Thèmes de recherche et Lieux étudiés

L'eau a été le fil conducteur de ma recherche. L'accès à l'eau et la santé sont intrinsèquement liés : si l’accès à l’eau potable est un facteur aggravant la situation précaire des femmes dans les pays en voie de développement, le manque d’infrastructures pour évacuer les eaux usées et les eaux de pluie sont synonymes d'inondations et de maladies souvent meurtrières. Dans les pays en développement, elles causent la mort prématurée de millions de personnes chaque année.

La question de l’eau m’a permis d’aborder plusieurs thématiques en géographie de la santé : risques sanitaires, gestion des crises, émergence et diffusion des maladies infectieuses, vulnérabilité des sociétés, accès à la santé et aux soins des populations, etc. et de participer à l'ANR Anthropo-Chik sur la gestion du Chikungunya à l'Ile de la Réunion.

Le thème de la diffusion des maladies est abordé dans le contexte actuel de la mondialisation. Sous l’effet conjugué de l’ouverture des frontières, du développement des échanges et de l’intensification des mobilités, l’interconnexion des pays du globe est croissante : toute crise sanitaire affectant un pays peut alors se répercuter sur l’ensemble de la planète. Un problème local peut ainsi rapidement devenir un défi mondial. Le thème de la géographie des inégalités d’accès à la santé permet de placer la santé dans un système socio-spatial.

Mes terrains d’investigation sont les pays du Sud (Asie du Sud et du Sud-Est) et l’île de La Réunion. La méthodologie suivie est empirique et qualitative.

En Inde et à La Réunion en particulier sont abordées dans une démarche transdisciplinaire les questions des inégalités sociales et spatiales de l’approvisionnement en eau potable, de l'élimination des eaux usées, des maladies transmises par des vecteurs liés à l'eau c'est à dire par les insectes qui se reproduisent dans l'eau ou piquent près de l'eau (paludisme, chikungunya notamment).

Les solutions pour remédier aux problèmes évoqués tiennent compte d'un contexte en évolution caractérisé par la responsabilisation des acteurs locaux : municipalités, prestataires de services, entreprises privées et publiques grandes et petites, membres des communautés et organisations non gouvernementales. Ce partage des tâches n’enlève pas à l'Etat sa responsabilité générale.

Santé et environnement socio-spatial demeurent au cœur de ma recherche : le jardin, espace de convivialité et les voyages de loisirs comme d’affaires participent à la multiplication des conditions favorables à l’apparition et à la diffusion de maladies. La santé, reconnue comme un élément essentiel de la vie économique et sociale, devient une question émergente de l’aménagement du territoire et un enjeu politique majeur. Ainsi, la géographie de la santé croise bien d’autres géographies : biogéographie, géographie sociale, culturelle, politique, géographie des services, etc. Elle révèle les inégalités socio-spatiales, met à jour les structures territoriales, montre le lien étroit entre santé et agencement du territoire, santé et développement, nourrit la réflexion de l’épidémiologie et de la santé publique et éclaire la décision publique dans l’allocation de ressources comme dans la planification.

Dans le cadre du rapprochement avec les chercheurs lillois (MSHS : IRHIS), j'ai participé en 2016 à l'élaboration d'un projet PEPS CNRS Lille : Projet FRIC U. Lille. Ce projet, composé d'une petite équipe lilloise menée par Béatrice Touchelay qui en constitue le noyau, secondée par des collègues gestionnaires du CNAM Paris et d’HEC Montréal, par un historien spécialiste de la fiscalité des États-Unis, par une historienne de Limoges spécialiste des institutions patronales internationales, par une géographe et par un doctorant en sociologie, se déroule selon quatre axes : développer les contacts internationaux et constituer un réseau de chercheurs sur la fraude fiscale ; centraliser par l’intermédiaire de ce réseau la bibliographie et les nombreuses recherches et initiatives passées et présentes visant à améliorer la compréhension de la fraude fiscale contemporaine ; compléter les bases de données disciplinaires en recensant l’ensemble des utilisateurs finaux potentiel, en France et en Europe (stakeholders, policymakers, chercheurs, associations, ONG, etc.) ; sortir du champ académique pour rentrer en contact avec des ONG et autres associations de lutte contre la fraude pour trouver des moyens d’action, susciter des réactions politiques et attirer de jeunes chercheurs. Ces collaborations devraient permettre de réunir un maximum de données sur la fraude et de les mettre à disposition d’un vaste public. Les apports de la géographie et de la cartographie : création de la base de données permettant de réaliser des cartes de mise en situation : flux, risques de fraude, identification de zones sensibles, zones frontalières, paradis fiscaux, etc.. Outre la collaboration interdisciplinaire qui fonde ce projet et réunit de fait plusieurs sites lillois, le noyau lillois souhaitait vivement attirer dans l’équipe d’autres spécialistes locaux et régionaux, ceux des sciences politiques, des juristes voire des spécialistes de la santé (fraude sociale).

Le projet n'a pas été retenu.

Aujourd'hui, je suis entrain de mettre en place un projet de recherche sur la place des femmes agricultrices dans la société indienne avec Tara Nair du Gujarat Institute of Development. Tara est déjà venue plusieurs fois à Bordeaux du temps d'ADESS et est un chercheur renommée en Inde.

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