Les premières données sur les chondrichthyens (requins) du Paléozoïque dans le Boulonnais et du Dévonien supérieur de l’Ardenne ont été valorisées. Parmi ces résultats, des pics d’abondance en restes de chondrichthyens ont été mis en évidence dans le Frasnien du Boulonnais et dans la partie supérieure du Famennien. De sud Laurussia à nord Gondwana, les maxima d’abondance des requins (phase diversification) résultent d’événements globaux tels que des transgressions. 

 De plus, Melanodus loonesi, trouvé dans le Givétien supérieur du Boulonnais constitue la plus ancienne dent d’Holocéphale et le plus ancien chondrichthyen du Nord de la France.

Les faunes de chondrichthyens de cette zone montrent un taux d’endémisme important dans le Givétien, dans les niveaux frasniens du Boulonnais mais aussi dans le Famennien de l’Ardenne.

Les valeurs élevées de richesse et de diversité spécifiques, ainsi que les analyses synécologiques des chondrichthyens obtenues en Ardenne s’interprètent en relation avec le contexte géodynamique de fermeture du Paléozoïque supérieur de la marge sud Laurussia qui conditionne les paléocourants et les échanges au sein de l’ichthyofaune. Ainsi, le microcontinent Armorica aurait joué le rôle de barrière entre une mer varisque ouverte (l’Anti-Atlas, la Montagne Noire, les Monts Ste Croix et la Thuringe/Massif Rhénan) et un plateau épicontinental, aux conditions équatoriales, environnement propice au développement de requins de type broyeur à l’abri des grands placodermes. 

Des pics d’abondance en acanthodiens ont été relevés dans  la zone à varcus (Givétien) dans le Boulonnais et dans l’Adrar (Mauritanie) révélant le caractère proximal des paléomilieux. De même, le matériel d’acanthodiens, récolté dans les sédiments du Famennien de l’allochthone ardennais, constitue des éléments témoins des paléoenvironnements anciens au cours de la mise en place de la terrestrialisation au Dévonien supérieur (environnement des premiers tétrapodes en Ardenne). 

Le traitement des données, innovant pour des faunes nectoniques paléozoïques, met en exergue en premier lieu, les contraintes externes liées à la paléogéographie et en second lieu, les contraintes trophiques intra-ichthyofaune.