Tout au long de mon parcours de recherche, j’ai placé au centre de mes réflexions la question des socialisations de genre et de classe en travaillant sur le corps, le sport et les loisirs des adolescent.es.  Ma thèse de sociologie était intitulée La socialisation corporelle des préadolescentes (2006). Elle s'est attaché à développer une approche sociologique de l’adolescence interrogeaint non seulement les pratiques culturelles qui la fondent mais également les expériences physiologiques qui l’inaugurent. Ce travail a fait l'objet de plusieurs publications dans des revues académiques (Sociétés contemporaines, Ethnologie Française, Réseaux, Cahiers du genre, Agora Débats Jeunesses, Sociétés et jeunesses en difficultés, Hommes et migrations) et a donné lieu à la coordination d'un ouvrage aux presses universitaires de Nancy avec Laurence Guyard intitulé "Le corps à l'épreuve du genre", Presses universitaires de Nancy (2010).

Les travaux que j’ai poursuivis après la thèse dans le cadre d'enquêtes collectives ont porté sur les jeunes, leurs pratiques de loisirs et leurs trajectoires scolaires. Ces travaux ont donné lieu a la publication de plusieurs articles dans des revues ou des ouvrages collectifs, notamment dans l'ouvrage collectif co-dirigé avec Moktar Kaddouri, Marie-Christine Vermelle, Zaihia Zeroulou "Claude Dubar : une sociologie pour l'intelligibilité du social", Presses universitaires du septentrion (2022).

Mon Habilitation à diriger des recherches, soutenue en décembre 2021, porte sur la manière dont « s’incorporent » les masculinités et les féminités durant l’adolescence par le biais du sport. Ce travail questionne la construction des corps de classe et la production de féminités et de masculinités plurielles (Titre : Socialisations sportives. La fabrique des féminités et des masculinités dans les clubs d’escalade durant l’adolescence). Pour poursuivre ma réflexion, j'ai coordonné avec Carine Guérandel le N°90 de la revue Agora débats jeunesses intitulé "Construction des feminités et des masculinités juvéniles dans le sport" (2022). J'ai publié mon HDR sous la forme d'un ouvrage aux presses universitaires de Lyon intitulé Prendre de la hauteur. Escalade en salle et fabrique du genre à l'adolescence."(2024). J'approfondis cette thématique dans le cadre de projets de coordination de numéros de revues, d'enquêtes collectives (j'appartiens au projet de recherche "Danses à deux" financé par l'Injep" et d'encadrements de thèses (voir la rubrique Axes de recherche). Je viens d'achever l'écriture de l'ouvrage Idées reçues sur la puberté et l'adolescence aux éditions du cavalier bleu qui paraîtra en janvier 25.

A paraître le 30 janvier

Idées reçues sur la puberté et l'adolescence

Le Cavalier Bleu, Idees Recues - Grand Angle

Paru en 2010 : Le corps à l'épreuve du genre. Entre normes et pratiques. Presses universitaires de Nancy.

Dernières actualités

Paru le 12 septembre 2024

L’adolescence est une période charnière dans la fabrique du genre. C’est aussi un moment privilégié pour se lancer dans une pratique sportive. Cette activité, détachée des espaces scolaires et familiaux, constitue souvent un lieu de socialisation majeur des jeunes.

Forte de ses 2 millions de pratiquant.es, l’escalade en salle est un sport mixte, a priori moins genré que d’autres. Dans cette enquête de terrain au sein de trois clubs français, Aurélia Mardon révèle l’influence complexe que cette pratique peut avoir sur la fabrique du genre au fil de nombreux entretiens avec les jeunes grimpeur.ses, leurs parents, mais aussi leurs encadrant.es, enrichis d’observations d’entraînements et de compétitions en temps réel.

L’ouvrage apporte également un éclairage précieux sur le poids de la famille et de la réussite scolaire dans la socialisation sportive des adolescent.es. Il montre surtout que, passées quelques transgressions, la pratique d’un sport mixte n’empêche pas la reproduction des stéréotypes de genre.

Lien vers les entretiens dans la presse autour de l'ouvrage

Dossier coordonné par Carine Guérandel et Aurélia Mardon

Ce dossier s’intéresse au rôle des institutions sportives dans la «fabrique»
des masculinités et des féminités des jeunes. En tant que «marqueur»
indéniable de la jeunesse impliquant la mise en jeu du corps, le sport
apparaît comme un contexte particulièrement intéressant pour étudier
l’incorporation du genre. En effet les jeunes sportifs travaillent, dans et
par leur pratique sportive, leur rapport au corps et au monde, qu’ils ont
intériorisé auparavant dans d’autres sphères du social. Mobilisant des
méthodes variées et des perspectives d’analyse originales, les articles
rassemblés montrent par quels processus certaines socialisations sportives
participent à la reproduction de l’ordre du genre, quand d’autres
permettent de le questionner, mais sans jamais réellement le renverser.

Lien vers la présentation du numéro à la Mesh des Hauts de France :

injep.fr/evenement/construction-des-feminites-et-des-masculinites-juveniles-dans-le-sport/