Histoire médiévale

Histoire urbaine (élites, bourgeoisie, métiers)

Histoire économique et sociale (hiérarchie, fortune, mobilité, ascension, déchéance, noblesse, conflits sociaux, impôts et taxes)

Histoire de la famille (mariage, lignage, stratégies)

Histoire de l'alimentation (la bière)

https://www.theses.fr/2023ULILH005

Résumé

Au milieu du XV^e siècle, 8 000 habitants trouvaient refuge entre les murailles de Douai. Depuis le XII^e siècle et l’obtention de la charte communale, le développement urbain s’est accéléré et la prospérité économique fit de Douai l’une des cinq Scabini Flandriae. La législation urbaine n’a cessé de se renforcer, la hiérarchie urbaine de se complexifier. Si la plupart des hommes, bourgeois, forains ou manants, s’identifiaient par leur métier, d’autres étaient gratifiés de titres de courtoisie pour mieux affirmer leur supériorité sociale. Certains chevaliers et écuyers étaient nobles ou gentilshommes, certains prêtres étaient vénérables et discrets, certains bourgeois étaient notables ou honnêtes, alors que la plupart des particuliers formaient la masse du petit peuple. Les femmes qui s’extirpaient des couches moyennes étaient appelées dames ou demoiselles. Les couples, qui étaient le fruit d’âpres négociations de mariage entre familles de condition sociale diverse et variée, formaient une nouvelle génération plus ou moins dépendante des ascendants. Les fortunes, assurées par les rentes ou l’exercice d’un métier, renforcées par un héritage conséquent chez les mieux lotis, nuançaient d’autant plus les profils sociaux des couples douaisiens. La mobilité sociale se révèle alors au détour des mariages, à travers des situations d’endogamie ou d’exogamie, d’homogamie ou d’hétérogamie, au fil d’une ou plusieurs générations. En poursuivant ou non la voie tracée et désirée par les pères, quelques-uns gravissaient l’échelle sociale, secondés par une bonne Fortune sinon par des stratégies et un réseau social des plus efficaces. Mais pour les rares familles bourgeoises qui atteignirent la noblesse au terme d’un si long périple, l’aventure douaisienne, fut-elle des plus prestigieuses, était-elle vouée à prendre fin ?

MOTS-CLÉS : Douai, Moyen Âge, mobilité sociale, hiérarchie, bourgeoisie, noblesse, écuyer, couple, mariage, métier.

Abstract

Social mobility in 15th century Douai

In the middle of the 15th century, 8,000 inhabitants lived between walls of Douai. Since the 12th century and the municipal chart, urban development has accelerated and economic prosperity has made Douai one of the five Scabini Flandriae. The urban legislation has been strengthened, the urban hierarchy has become more complex. While most men, bourgeois, « manants » or « forains », are identified with their occupation, others were gratified with courtesy titles to better assert their social superiority. Some knights and squires were nobles or gentlemen, some priests were venerable and discreet, some bourgeois were notable or honest, while other people formed the mass of the common. Women who emerged from the middle layers were called ladies or damsels. Couples, who were the result of tough marriage negotiations between families of diverse and varied social status, formed a new generation more or less dependent on ascendants. The fortunes, ensured by rents or the exercise of a profession, reinforced by a substantial inheritance among the lucky ones, nuanced the social profiles of couples. Consequently social mobility is revealed through marriages, through situations of endogamy or exogamy, homogamy or heterogamy, over one or more generations. By pursuing or not the fate traced and desired by the fathers, some climbed the social ladder, assisted by a good Fortune if not by the most effective strategies and social network. But, for the few bourgeois families who reached nobility at the end of such a long adventure, so prestigious it was, was their Douaisian life doomed to end?

KEYWORDS : Douai, Middle Ages, social mobility, hierarchy, bourgeoisie, nobility, squire, couple, marriage, occupation.