Angèle Desmenez
Détail actu
Détail d'une actualité
Doctorat en cours
Reconstruire au Moyen Âge : le chevet de la cathédrale Notre-Dame de Laon (Aisne) aux XIIe et XIIIe siècles sous la direction d'Étienne Hamon.
La cathédrale Notre-Dame de Laon constitue l’un des témoignages les plus marquants de l’art gothique dans le Nord de la France. L’édifice, construit pour l’essentiel dans la seconde moitié du XIIe siècle, témoigne de la richesse culturelle et économique d’une ville et de son chapitre au Moyen Âge. Les dispositions des deux — ou trois — édifices qui ont précédé l’actuel ne nous sont pas connues. De nombreuses zones d’ombres entourent également l’église gothique, à commencer par l’identité précise de l’évêque qui en fut le premier maître d’ouvrage : Barthélemy de Jur ou Gautier de Mortagne ? Les dispositions primitives de la cathédrale gothique restèrent elles-mêmes méconnues jusqu’en 1857 lorsqu’à l’occasion de travaux de restauration, E. Boeswillwald mit au jour un chevet hémicirculaire à déambulatoire sous le chevet plat actuel. Le chantier débuté autour des années 1150 aurait donc connu vers 1200 une nouvelle phase au cours de laquelle l’abside fut démontée. L’élévation à quatre niveaux des trois travées occidentales du chevet fut préservée et le chœur architectural fut augmenté de 7 travées et son mur plat oriental percé d’une rose surmontant un triplet de lancettes. La donation à la fabrique en 1205 d’une carrière située à Chermizy n’est aujourd’hui plus considérée comme le terminus post quem de ce prolongement, probablement terminé dans les années 1220. Ainsi les motivations de cette reconstruction, sa chronologie relative autant que les modalités du remplacement d’un chevet par un autre restent incertaines. L’objectif principal de cette thèse est donc d’éclairer les modalités, l’ampleur et les techniques de ce processus de substitution. C’est à travers une approche pluridisciplinaire s’articulant autour de l’histoire, de l’histoire de l'art et de l’archéologie du bâti appuyées sur les outils du numérique que nous souhaitons démêler cet écheveau constructif et inscrire ce chantier dans le paysage monumental de la Picardie et de la Champagne voisine.