
Angèle Desmenez
- FACULTE DES LANGUES, CULTURE ET SOCIETES
Présentation

Doctorante en histoire de l'art (IRHiS)
Enseignante en science de gestion (Faculté LCS - Département des LEA)
Ma thèse

" Reconstruire au Moyen Âge : le chevet de la cathédrale Notre-Dame de Laon (Aisne) aux XIIe et XIIIe siècles "
La cathédrale Notre-Dame de Laon constitue l'un des témoignages les plus marquants de l'art gothique dans le Nord de la France. L'édifice, construit pour l'essentiel dans la seconde moitié du XIIe siècle, témoigne de la richesse culturelle et économique d'une ville et de son chapitre au Moyen Âge. Les dispositions des deux - ou trois - édifices qui ont précédé l'actuel ne nous sont pas connues. De nombreuses zones d'ombres entourent également l'église gothique, à commencer par l'identité précise de l'évêque qui en fut le premier maître d'ouvrage : Barthélemy de Jur ou Gautier de Mortagne ? Les dispositions primitives de la cathédrale gothique restèrent elles-mêmes méconnues jusqu'en 1857 lorsqu'à l'occasion de travaux de restauration, E. Bœswillwald mit au jour un chevet hémicirculaire à déambulatoire sous le chevet plat actuel. Le chantier débuté autour des années 1150 aurait donc connu vers 1200 une nouvelle phase au cours de laquelle l'abside fut démontée. L'élévation à quatre niveaux des trois travées occidentales du chevet aurait été préservée et le chœur architectural augmenté de 7 travées aurait été doté d'un mur plat oriental percé d'une rose surmontant un triplet de lancettes. La donation à la fabrique en 1205 d'une carrière située à Chermizy n'est aujourd'hui plus considérée comme le terminus post quem de ce prolongement, probablement terminé dans les années 1220. Ainsi les motivations de cette reconstruction, sa chronologie relative autant que les modalités du remplacement d'un chevet par un autre restent incertaines. L'objectif principal de cette thèse est donc d'éclairer les modalités, l'ampleur et les techniques de ce processus de substitution. C'est à travers une approche multidisciplinaire s'articulant autour de l'histoire, de l'histoire de l'art et de l'archéologie du bâti appuyées sur les outils du numérique que nous souhaitons démêler cet écheveau constructif et inscrire ce chantier dans le paysage monumental de la Picardie et de la Champagne voisines.
Actualités de recherche

Parution de l'article "Laon. Nouvelles données sur les chevets de la cathédrale apportées par la maquette numérique"
Bulletin monumental, 2025, 183-1, p. 69-72
À l'occasion d'un scan 3D organisé sous la conduite d'El Mustapha Mouaddib (Professeur à l'Université de Picardie Jules Verne, laboration MIS) à la cathédrale de Laon, nous publions dans le Bulletin monumental, les premières observations faites à partir des enregistrements numériques.
Communication : À pied d'œuvre : 5ème congrès Francophone d'Histoire de la Construction

Le classement de l’ancienne cathédrale Notre-Dame de Laon (Aisne) parmi les Monuments historiques, intervenu dès 1839, marqua le début de l’un des plus ambitieux chantiers de restauration du XIXe siècle en France. L’architecte et inspecteur général des monuments historiques Émile Bœswillwald s’attacha d’abord, à partir de 1853, à consolider une église dont l’état de vétusté préoccupait les autorités depuis plusieurs décennies. Son intervention a fait l’objet de nombreuses études mais c’est surtout le sauvetage du massif occidental qui a retenu l’attention des archéologues, laissant persister de larges zones d’ombres quant à l’ampleur réelle de ses entreprises. La correspondance du chantier, les devis, rapports, états de situation et attachements figurés conservés partiellement à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie, complétés par les fonds des Archives départementales de l’Aisne offrent un éclairage précieux sur la marche du chantier. Ces documents, souvent inédits, témoignent de l’intérêt d’É. Bœswillwald pour l’étaiement d’une structure qui avait été fragilisée par les infiltrations d’eaux pluviales et le défaut d’entretien. Surtout, ils révèlent la position de l’architecte au sujet de l’instabilité de l’édifice. Celle-ci tenait selon lui à la « disposition vicieuse et la force insuffisante » des arcs-boutants de la nef, qui auraient entrainé dès le XIIIe siècle l’établissement d’étais destinés à empêcher l’écartement des voûtes. Ce diagnostic conduisit à la reconstruction complète de l’ensemble des arcs-boutants de la nef, du transept et du chevet afin de supprimer les tirants qui étrésillonnaient encore le vaisseau central. La communication s’appliquera à mettre en lumière le processus de reprise des arcs-boutants. Elle souhaite proposer un regard neuf sur la réédification de ces éléments de contrebutements et sur les choix opérés par É. Bœswillwald, depuis celui des matériaux jusqu’au nouveau tracé des arcs, largement inspiré par celui des batteries du chevet reconstruit au début du XIIIe siècle.

AÀC - Permanence et continuité dans l’art du Moyen Âge
Avec Hugo Dehongher, Max Hello et Pierre Moyot nous organisons les 24 et 25 novembre 2025 une journée d'étude intitulée "Permanence et continuité dans l'art du Moyen Âge". Nous souhaitons réunir des médiévistes afin d'interroger les rapports entre les notions d'innovation et de permanence à l'époque médiévale.
Les propositions de contributions sont attendues pour le 15 avril 2025 : https://calenda.org/1232044