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Alexandre Lene

Professeur des universités CNU : SECTION 05 - SCIENCES ECONOMIQUES Laboratoire / équipe

Axes de recherche

Economie du travail et des ressources humaines

Formation - Compétences - Apprentissage

Insertion professionnelle des jeunes - Mobilité

Engagement au travail

Conditions de travail

 

 Sur le plan de la recherche, je mène des travaux dans le champ de l’économie du travail et des ressources humaines. Mes recherches ont porté plus précisément sur cinq domaines de recherches complémentaires.

 J’ai tout d’abord analysé les logiques de fonctionnement des systèmes de formation en alternance ainsi que les conditions économiques et institutionnelles des systèmes décentralisés de formation. La question que j’ai examinée est celle de la capacité des entreprises à assurer la formation d'une fraction de la population des jeunes entrant sur le marché du travail. Cette manière d'aborder l'alternance conduit à mettre l'accent sur l'entreprise et sur le fonctionnement du marché du travail. Les politiques menées par les entreprises génèrent des espaces de mobilité dont j’ai analysé la structuration et les modalités de fonctionnement.

 Dans une deuxième série de travaux, je me suis attaché à analyser l’efficacité de la formation en alternance (et en particulier de l’apprentissage) sur l’insertion des jeunes. Si de nombreux travaux soulignent la plus grande vitesse de primo insertion des apprentis, l’avantage à plus long terme de l’apprentissage est moins clairement établi. C’est ce sur quoi ont porté plus spécifiquement mes travaux en analysant, dans une perspective dynamique, les effets de l’apprentissage sur les individus en termes de la qualité de l’emploi, de carrière et de trajectoire professionnelle (nature des postes occupés et salaires). Il s’agit souvent de travaux économétriques menés à partir des bases de données du CEREQ.

 Le troisième ensemble de recherches examine la notion de compétences et la question des qualités requises dans les organisations contemporaines. La littérature économique récente met l’accent sur l’évolution des exigences des employeurs en matière de compétences. L’adaptabilité, l’autonomie et les compétences soft (qui s'expriment à travers la capacité à communiquer, à travailler en équipe, etc.) seraient désormais davantage mobilisées dans les organisations contemporaines, et en particulier dans les activités de service. Nous avons questionné ces nouvelles exigences ainsi que les pratiques de gestion des ressources humaines des entreprises en la matière. La tendance à naturaliser ces compétences peut amener certains employeurs à sous-estimer et négliger le rôle de l'entreprise, tant en matière de production ou de reconnaissance de ces compétences.

 Dans un quatrième ensemble de recherches, mon objectif était d’analyser les ressorts de l’engagement des individus au travail et en particulier dans la production de compétences. Il s’agissait également d’examiner la nature des systèmes d’incitation pouvant soutenir cet engagement. Différents dispositifs ont ainsi pu être examinés (Knowledge Management, systèmes de rémunération fondés sur les compétences, gestion des carrières au sein de Marchés Internes). Dans ces dispositifs, les actions des acteurs sont difficilement observables et « vérifiables ». Il s’agit de ce que la théorie des incitations en économie appelle des « contrats relationnels », délicats à mettre en œuvre et à maintenir dans le temps.

 Mes travaux les plus récents portent sur les conditions de travail et les risques psycho-sociaux en menant des travaux économétriques à partir des bases de données de la DARES (Conditions de travail 2013 et Risques Psychosociaux 2016). J’analyse plus précisément comment des salariés dont les conditions de travail sont dégradées peuvent exprimer une grande satisfaction au travail, en mettant en évidence un processus d’adaptation cognitif de leurs attentes, en fonction de leur parcours antérieur et de leur situation sur le marché du travail. Dans mes travaux actuels, j’examine les effets sur la santé, et sur la santé mentale en particulier, des comportements hostiles au travail. J’en examine également les déterminants organisationnels et les moyens d’en prévenir les effets.