• Membre de Centre d'Études en Civilisations, Langues et Lettres Étrangères (CECILLE) EA 4074
  • Membre associé de Savoirs, Textes et Langage (STL) UMR 8163 – CNRS

Au sein de CECILLE, mon activité se situe essentiellement dans le cadre de l'axe 4, Traduction et médiation, même si les recoupements avec l'axe 1 Littérature, sens et sensation.

 

Mon travail sur la métrique néerlandaise a principalement porté sur la formation des métriques vernaculaires qui comprend à la fois un réemploi, dans une certaine mesure imaginaire, de formes héritées de l’antiquité, bien que cet héritage soit en réalité extrêmement mince, et une analyse littéraire et (pré)scientifique du matériau sonore. Cette orientation m’a conduit vers la métrique comparée et sa mise en pratique avec la traduction de poèmes (articulation mètre et rythme).

La question, a priori formelle, de la métrique rejoint ainsi la traduction, mon autre axe de recherche, mais à laquelle je m’intéresse aussi du point de vue pratique comme le montre traduction de trois romans (S. Vestdijk, Phébus, 2004 ; A. Schröder, Phébus, 2004 ; R. Dorrestein, Belfond, 2007) et de quelques poèmes (Achterberg, Erens, Lucebert). Grâce au dynamisme de l’axe 4 Traduction et médiation et du réseau thématique La traduction comme moyen de communication interculturelle, j’ai pu avancer plus rapidement sur le plan théorique.

Mon point de départ pour étudier le rôle de la métrique dans le processus de formation du sens était proche de la psychologie culturelle (L. Vygotski, I. Meyerson) complétée par un effort de systématisation à travers le constructivisme social. J’avais déjà consacré une partie de la thèse en littérature comparée au travail de Roman Ingarden sur l’œuvre d’art littéraire, mais sans en percevoir toute la portée. La traduction m’a donné l’occasion de revenir sur son œuvre et sur l’apport de la phénoménologie à la traduction. Le travail de pionnier dans ce domaine de Clive Scott, traducteur de Rimbaud, Baudelaire, Apollinaire en anglais, est notamment influencé par Merleau-Ponty. Il montre la richesse de cette approche, mais aussi ses limites. Un travail sur quelques traductions du poète néerlandais H. Faverey m’a permis une consolidation théorique en revenant à Ingarden, mais avec un point de vue beaucoup plus technique qu’auparavant. Et si Ingarden conduit à mieux lire Husserl, c’est aussi le cas du constructivisme à travers A. Schütz et son influence sur P.L. Berger et Th Luckmann. Il y a là de quoi établir des bases épistémologiques plus solides unissant les aspects linguistiques et non linguistiques de la traduction dans une problématique élargie des sciences humaines.