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Une histoire de la coopération policière entre la France et la Belgique

Une frontière interétatique donne un statut particulier aux régions qu’elle traverse. Le territoire frontalier constitue en effet une zone de contacts culturels, sociaux et économiques, une zone de passage et de mobilité naturelle. Symbole de la souveraineté nationale et des prérogatives régaliennes de l’État-nation progressivement devenu la norme depuis la fin des Temps modernes1, la frontière fait l’objet d’un investissement particulier des autorités, tant en termes de sécurité extérieure (armée, défense, renseignement) que de sécurité publique ou intérieure de l’État (police, justice, douane), face au risque qu’elle peut incarner.

Je m'intéresse à l’exercice et aux pratiques de la sécurité le long de la frontière franco-belge (essentiellement entre la province du Hainaut et le département du Nord), à la fin du vingtième siècle. Dans une démarche de sociohistoire, permettant d’envisager les phénomènes actuels dans une perspective temporelle relativement longue, j'interroge notamment le caractère novateur et l’impact des accords de Tournai 1 (2001) et Tournai 2 (2015), signés entre la France et la Belgique, en vue d’améliorer dans l’exercice de la sécurité, la coopération policière et douanière entre les deux pays, notamment à travers l’instauration de son principal outil, un «Centre de coopération policière et douanière » (CCPD).

Je travaille dans cette optique notamment sur une démarche d'histoire orale.

Identifier et quantifier une mission régalienne: les politiques de sécurité en Belgique au 20e siècle

Les budgets constitutifs de la sécurité représentent une porte d'entrée pour comprendre la définition et la mise en œuvre de politiques publiques dans ce domaine. Car il est certain que l'action sécuritaire est pour partie fondée par l’allocation de ressources budgétaires. Au-delà des seuls enjeux idéologiques, des effets d'annonce, la logique d’allocation des ressources détermine les véritables possibles en termes d’actions publiques. Les données budgétaires et comptables ont le potentiel pour offrir un apercu de réalités complexes par le biais d'une méthodologie fine et d'une approche critique adaptée. Elles offrent ainsi la possibilité de structurer le temps long, pour y déceler les périodes d'inflexion, tant en termes de réalité, de gestion, que d'idéologie de l'action publique.

Lors de mes recherches, je veux tenter de mettre au point une méthodologie permettant de dresser un aperçu des budgets et dépenses publiques relatives à ce domaine. Il s'agira notamment d'identifier les lignes budgétaires constitutives de l'exercice de la sécurité; de les reconstituer; de considérer la réalité des dépenses engagées; d'articuler la diversité des acteurs actifs et modes d'actions publiques dans le domaine; de prendre en compte la répartition des compétences entre niveaux de pouvoir (national, régional ou local), types d'institutions, mais également de réfléchir aux enjeux techniques de la récolte et de l'exploitation de ces séries chiffrées (recours aux outils informatiques les plus adéquats

 

Je travaille actuellement sur les budgets de la gendarmerie belge entre 1918 et 1957.


Lieux et réseaux d’échanges et de socialisation entre les acteurs et experts de la sécurité à l'international

Officiellement ou non, policiers, acteurs et experts de la sécurité se rencontrent dès la fin du XIXe siècle. Tant au niveau national qu’international, les sources (procès-verbaux de réunions, compte-rendus de rencontres, bulletins, publications) et l’action de ces réseaux de socialisation et de professionnalisation donnent à lire les débats et idéologies autour de la sécurité, entre conceptions partagées et points de désaccords. A l'échelle internationale, dans une perspective d'histoire immédiate, je concentre d'une part mes recherches sur le réseau Francopol (réseau Francophone de formation policière, fondé au début des années 2000). Regroupant notamment des policiers français, luxembourgeois et belges), cette association est également considérée. Sa vocation de lieu de « formation » est intéressante pour comprendre la circulation de « savoirs » policiers autour de la sécurité <style> </style>et la construction des figures du risque. D'autre part, je travaille sur la Cross Channel Intelligence Conference (CICC). C'est un organisme regroupant  des représentants de différentes polices françaises, anglaises, néerlandaises et belges. Il a été instauré en 1968 dans le but d'assurer la sécurité autour de la Manche. L'intérêt de la démarche tient au caractère de lieux d'échanges d'informations policières et de coordination de l'action de celles-ci.