Après m'être intéressée à l'infini chez les Présocratiques et Aristote (thèse de doctorat), j'ai orienté mes recherches vers l'étude de problématiques dualistes, d'un point de vue ontologique et/ou épistémologique : rapport entre vérité et opinion, être et devenir, métaphysique et physique chez Parménide, entre mélange et intellect chez Anaxagore, entre science et sensation chez Platon et Aristote (République V, Théétète, De anima), entre forme et matière chez Aristote (étude en particulier du rapport entre altération et génération substantielle ; embryologie et morphogenèse ; rapport entre biologie et métaphysique).

Si mon travail étudie avant tout des arguments (il ne s'agit en effet jamais d'étude thématique, mais d'analyse d'arguments mettant en jeu les thématiques étudiées), il s'inscrit également dans une démarche historienne, non pas au sens où il s'agirait de faire l'histoire de concepts, mais au sens où j'étudie comment un raisonnement se construit, se reconstruit, s'interprète, comment il s'inscrit dans un débat et donne lui-même lieu à débat. Autrement dit, il ne s'agit pas tant de retrouver l'argument original (parfois perdu) que de chercher à comprendre l'usage qui en est fait par tel ou tel auteur. Ainsi, l'étude du rapport entre Platon ou Aristote et les Présocratiques a moins pour but de retrouver ce que les Présocratiques ont dit que de comprendre l'usage que Platon ou Aristote en font dans leur propre argument.

La même démarche est adoptée dans la lecture des commentateurs d'Aristote (notamment Alexandre, Simplicius et Philopon). Je m'intéresse donc plus à la réception, au réemploi, aux torsions qu'un auteur fait subir à un argument dont il hérite qu'à la restauration à tout prix d'une prétendue authenticité originale.

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